(Photographie glanée ici : Livingstone)
« Regarde le soir comme si le jour y devait mourir ; et le matin comme si toute chose y naissait. » André Gide, Les nourritures terrestres
Chaque soir je m’éteins.
Chaque matin me rallume.
Bonne surprise !
Chaque jour qui passe est un étonnement.
D’être vivant et de maintenir, soutenir tout ce qui peut l’être d’une vie toujours en sursis.
Toujours en sursis.
Chaque matin dès l’aube, les moineaux dans ma génoise s’égosillent.
Ils saluent le matin qui s’en vient et ne s’étonnent de rien.
Quelle est la capacité d’étonnement d’un oiseau ?
Il faut être, à ce qu’il paraît, humain, pour s’étonner chaque jour de vivre un jour de plus.
Que sentent du temps qui passe moineaux, tourterelles et mésanges ?
Qu’elle idée en ont-ils, saluant le lever du soleil avec grâce et bonheur ?
Je crois qu’en fait, ils s’en foutent.
Ils vont avec leur vie d’oiseaux.
Ils se méfient un peu de l’humain que je prétends être.
Ils se tiennent à distance.
Chaque heure pour eux n’a pas d’autre existence que leur chant.
Xavier Lainé
16 juin 2023
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