mardi 31 janvier 2023

Α-σώματος/In-corporel ? 13

 



XL-In-corporel-Fusain/2001


Me voilà réveillé un jour de plus.

Une aube fauve s’immisce entre les nuées grises.

Les branches nues attendent le jour.

L’hiver ne sait s’il doit venir.

Mais le temps passe et nous savons.

Nous sentons bien qu’en l’absence d’intempéries, nos vies s’en vont en souffrance.


Me voilà réveillé un jour de plus.

Je lis, je tarde, je retarde le moment d’aller vers vous, vers où, je ne sais.

Je sais seulement devoir le faire.

Je sais les attentes, qui me font trembler devant ma responsabilité.


« Dès que le regard du patient se pose sur lui, le soignant ne peut plus dégager sa responsabilité. Il est engagé malgré lui par le visage qui surgit en face de lui⁠1. »


(13 janvier 2023 — 1 — 7h52)


*


Le café du matin a parfois un peu d’amertume.

Quelques larmes froides sur les joues du jour.

Quelques pas vers l’école et un baiser d’enfant partagé avec tendresse.


Plus bas un autre ne sait exprimer que sa violence.

Les enfants sont d’un temps qui les persécute.

D’un temps qui les percute dans leur soif de bonheur.


Il ne faut pas s’étonner de leur révolte latente.


(13 janvier 2023 — 2 — 8h47)


Xavier Lainé




1 Roland Gori, L’empire des coachs, éditions Albin Michel, 2006

lundi 30 janvier 2023

Α-σώματος/In-corporel ? 12

 



XL-In-corporel-Fusain/2001



Je ne comprends pas.

Ça ne fait pas si longtemps qu’il a été élu.

Tout le monde savait qui il était.

Tout le monde savait ce qu’il ferait.

Mais il est reconduit.

Il fait ce qu’il a dit.

Tout le monde s’en dit outré.

Je ne comprends pas.


Je ne comprends pas.

Des années et des années qu’on le dit.

Tout le monde voit bien que quelque chose cloche.

Tout le monde continue à aller son train.

Attendant sans doute qu’un cataclysme arrête tout le monde.


Je ne comprends pas.

Je ne comprends plus.

Sans doute question d’âge.

Ou d’intelligence.

Ou « d’adaptation » aux couleurs du temps.


JE NE COMPRENDS PAS !


(12 janvier 2023 — 1 — 8h41)


*


« L’honneur et l’esthétique, l’éthique et l’esprit critique n’ont de valeur sur le marché néolibéral qu’à pouvoir se vendre, à rapporter du profit ou consolider des stratégies⁠1. »


Plus d’honneur, plus de sens, plus d’éthique ni de poéthique.

Juste des produits à mettre en rayon.

Juste, ce trois fois rien qui à force de fondre sous les mauvais coups, nous retire notre humanité.


Frontières tracées au cordeau des experts qui ne jurent que par la corbeille  et la bourse.

Murs et portails électriques pour se protéger de l’autre, à priori jugé intrus.


Et nous marchons dans cette combine ?


(12 janvier 2023 — 2 — 15h59)


Xavier Lainé



1 Roland Gori, L'empire des coachs, éditions Albin Michel, 2006

dimanche 29 janvier 2023

Α-σώματος/In-corporel ? 11

 



XL-In-corporel-Fusain/2001


Je ne sais pas si je vais pouvoir.

Si j’ai même un pouvoir quelconque.

Je ne sais pas.

Je tente, c’est tout.

Sans l’embryon d’une certitude de posséder le moindre savoir ou pouvoir.

Je tente.

Et puis chaque jour je recommence.

Ça ne s’arrêtera sans doute jamais.

Sauf au terme du contrat avec la vie.

Puisqu’il en est ainsi.

On se réveille contre la sombre perspective.

Retraite à soixante quatre ans !

Pourquoi soixante quatre plutôt que soixante cinq ou soixante trois ?

Je vous demande un peu.

Hein ?

Je vous demande.

On se réveille mais bien longtemps qu’il en était ainsi.

Pour certains.

Pas pour tous.

Mais les « certains » n’étant pas nombreux, qui s’en soucie ?

Sauf que ça prépare le terrain.

Insidieusement ça le prépare.

C’est ça la « bonne gouvernance ».

Libérale c’est entendu.

Celle promue dans les officines de manipulation des « masses » de l’OCDE.

On en parle jamais de celle là, vous avez remarqué ?

On n’en parle jamais.

Et pour cause : c’est la matière grise d’un monde où la logique de la domination de tous contre tous est à son comble.

Logique d’un système dont on ne parle que très peu.

Il a un nom, mais c’est un peu comme dans Harry Potter, on ne doit pas le dire à haute voix.

Alors je l’écris : SYSTEME CAPITALISTE.

Là, au moins c’est écrit.

Sa logique c’est celle-là : chacun dressé contre tous et tous contre chacun.

Une logique d’inhumanité, mais faut pas le dire.

Faut pas dire la philosophie de cet immonde qui nous jette hors nature.

Qui défait notre nature avec celle dont nous sommes.

Faut pas dire.

Faudrait même pas penser à.


Je ne sais pas si je vais pouvoir.

Je ne lutte pas à armes égales.

D’un côté le système sus-nommé qui vous broie.

De l’autre mes mains qui se demandent bien.

Qui se demandent bien comment vous faire sentir l’objet de vos errances et souffrances.


Je ne sais pas.


(11 janvier 2023 — 1 — 8h13)


*


Mais tout ça est fort peu poétique, direz-vous !

Vous avez sans doute raison.


Mais pour ce qui me concerne, si écrire de la poésie c’est écrire pour ne rien dire, je ne sais pas faire.

Je ne suis pas prêt, plus prêt !


En fait c’est faux : je sais faire.

Mais je ne peux pas vivre hors du monde dont vous m’apportez la preuve quotidienne.

Ce monde qui broie, use, abuse.

Ce monde qui vous laisse en larme sur ma table.

Qui fait trembler mes mains tant elles ont si peu de pouvoir.

Ce monde qui me met chaque jour devant mon impuissance à en changer.


Vous avez raison : tout ça est fort peu poétique.

À moins que, justement, vivre en poète c’est puiser votre souffle court, vos échines courbées, vos douleurs et vos maux et les écrire en rouge.


MA POESIE S’ECRIT A L’ENCRE ROUGE, PLUME TREMPEE DANS LE SANG VERSE.


(11 janvier 2023 — 2 — 9h06)


Xavier Lainé


samedi 28 janvier 2023

Α-σώματος/In-corporel ? 10

 



XL-In-corporel-Fusain/2001


Les jours, il n’y a pas si longtemps, avaient quelques repères immuables.

Le passage du facteur, par exemple.

On savait, et si besoin on le guettait.

On sortait toujours à la même heure avec la clef de la boite aux lettres.

On ouvrait la petite porte le coeur battant dans l’espoir d’une lettre.

Une lettre !

Inexorablement, il n’y eut plus que factures et publicités.

Ecrire ? 

Diable !

Mais vous êtes ringard, à l’heure du courriel (mail pour les anglicistes) et du SMS auto-corrigé en langage abscons.


Les jours avaient leur rythme.

Mais c’était avant.

Avant que des « experts » ne passent par là et surveillent de près la « rentabilité » de l’entreprise.

C’est un pognon de dingue que coûte un facteur portant une lettre d’amour ou d’amitié !

Alors on en restreint lentement la présence.

Le rythme du jour s’estompe sous les caprices des « gestionnaires ».

Le facteur passe d’abord quand il peut dans une tournée d’enfer.

Puis la tournée d’enfer vire à l’enfer en bonne et due forme.

Plus moyen de savoir quand.

On finit par ouvrir la boite au petit bonheur la chance.

Parfois c’est étonnant, le nombre de courriers qui tombent nuitamment.

Comme si la poste souffrait d’un symptôme de rétention des lettres, sous l’empire des chiffres, et qu’elle n’en relâchait le flot que sous la pression de mystérieux sphincters.


Les jours n’ont plus de rythme.

Les lettres n’ont plus de timbres.

La vie n’a plus de lien.

La boite désertée, celle de ton ordinateur croule sous les « pourriels ».

Ta vie maniant la plume n’a plus de sens.

Il te faut accepter la rentabilité comme seule issue d’un monde sans âme.


Les jours des solitaires qui écrivaient encore avec leur coeur, les âmes perdues au fin fond de leurs campagnes n’existent plus.

Sauf lorsqu’elles finissent par déserter d’un monde dépourvu de son humanité.


Le rythme des jours fut.

Il n’est plus qu’un vague souvenir.


(10 janvier 2023 — 1 — 12h21)


Xavier Lainé


vendredi 27 janvier 2023

Α-σώματος/In-corporel ? 9

 



XL-In-corporel-Fusain/2001


Commentaire à propos de la remise en cause par coup d’Etat de l’élection de Lula, président du Brésil :


Les néo-libéraux fascisants au service des oligarques internationaux ne lâchent pas le morceau comme ça ! Entre 1973 et aujourd'hui, ils ont progressivement pris le pouvoir partout (y compris ici), en évitant de montrer leur vrai visage (comme en 73 au Chili), mais partout dans le monde leur pouvoir ne répand que misère, guerre et famines ! Ils s'assoient sur la démocratie, leur seul objectif étant de maintenir le système ultra libéral qui permet à leurs amis du CAC 40 d'empocher des fortunes sur le dos des populations.

Plus profondément, il sont les représentants d'une conception de l'humain basée sur la domination et l'asservissement. les premiers hominidés avaient sans doute plus d'humanité que ces individus... Et pourtant ils dirigent, partout dans le monde.

Sans un réveil des peuples eux-mêmes, leur crise, aggravée par l'instabilité climatique nous mènera au bord du gouffre, sans doute...

A moins que des hommes comme Lula se mettent au service d'une autre conception de l'humanité...

Face aux rapaces et aux vautours de la finance, ce n'est pas gagné !


(9 janvier 2023 — 1 — 5h30)


*


Mon boulanger m’annonce une augmentation de 8% de ses tarifs.

Sinon, c’est son entreprise et les emplois qui seront remis en question, dit-il, à juste raison.

Sauf que lui peut le faire.


La CNAM propose une augmentation de 53 centimes répartis sur deux ans à la profession de kinésithérapeute (dont les honoraires stagnent depuis 1990).


Les actionnaires du CAC 40, en 2022, ont augmenté les dividendes de 32,7% au deuxième trimestre.


La seule préoccupation du gouvernement est de retarder l’âge de la retraite.


Comprenne qui pourra (ou pourri, mais pas tous !) !


Fort peu de poésie dans tout ça, son auteur enregistre une baisse magistrale de son moral.

Sauf qu’une belle révolte lui mettrait du baume au coeur !


(9 janvier 2023 — 2 — 8h41)


*


Le problème n’est pas d’accumuler un savoir, une pratique, un savoir faire, mais de pouvoir le transmettre.

Or, à l’heure où la retraite sonne, rien ne permet d’aller dans ce sens.

On baisse le rideau, les suivants devant se débrouiller avec ce que leurs formations leur ont inculquées (ou pas).

Au lieu de suivre un fil, on le coupe.

On se coupe par la même occasion d’une bonne partie de notre humanité.


(9 janvier 2023 — 3 — 18h)


Xavier Lainé


jeudi 26 janvier 2023

Α-σώματος/In-corporel ? 8

 



XL-In-corporel-Fusain/2001


Tu avais un visage lunaire

Deux yeux grands ouverts sur les étoiles

Les volets de tes yeux se fermaient sur tes rêves

Lorsque tu les ouvres

Le ciel pleure 


Il a bien des raisons

Le ciel

Tant et tant sous les nuées

Vivent courbés et transis


(8 janvier 2023 — 1 — 10h50)


*


Mine de rien me voici au terme du chemin

Non que le mot FIN s’affiche devant mes pas

Mais tous les signes sont là

Tirant vers un impératif 

RALENTIR


Ce fut un long chemin de lutte

Pour ne rien concéder au naufrage du monde

Éviter les écueils posés de mains de maîtres

Sur un chemin d’humanité

Établi sans certitude 

D’être comme certains disent

« Dans le droit chemin »


Car il n’est de chemin droit 

Sur la sphère terrestre

Que pour ceux qui y croient


Or mon chemin s’est bâti

Non sans curiosité pour toutes les croyances

Mais en me tenant à bonne distance

Des raisons dogmatiques

Sans renier d’y être parfois tombé

Sans y prêter garde


Est-ce le temps gris du jour

La couette me fait de l’oeil

La pile de livre sur la table de nuit aussi

Sans trop savoir combien de pages seront lues

Avant la chute des paupières


(8 janvier 2023 — 2 — 12h09)


Xavier Lainé


mercredi 25 janvier 2023

Α-σώματος/In-corporel ? 7

 



XL-In-corporel-Fusain/2001



Avant que nuit me saisisse

Je marche dans la ville

En observe les activités nocturnes

Les conversations qui s’arrêtent

À l’approche de mon pas


Une pleine lune narquoise

Me regarde entre deux nuages clairs

Que sais-je au fond de cette nuit

Sinon le bruit de mon pas sur l’asphalte

De lointaines musiques venues de nulle part


Ma ville se fait déserte

Aux heures d’après le crépuscule

Elle vit dans l’attente de quelque chose

Qu’elle ne saurait définir

Elle retient son souffle


Mon pas erre solitaire

S’arrête un instant pour une brève conversation

Puis me voilà reparti

L’oeil aux aguets de fenêtres éclairées

Que l’obscurité lentement colonise


Faites de beaux rêves amis

Une lune au visage replet

Veille sur vos cauchemars

Je sais en quel dérangement

Elle viendra me poursuivre

Jusqu’au creux de mon lit


(7 janvier 2023 - 21h02)


Xavier Lainé


mardi 24 janvier 2023

Α-σώματος/In-corporel ? 6

 



XL-In-corporel-Fusain/2001



À toutes et tous trop tôt et trop vite partis.


À quoi fait référence la souffrance quand elle s’installe ?


À quoi peut tenir qu’elle s’estompe, disparaisse parfois pour rejaillir quand nul ne l’attend ?


Nul n’a le pouvoir de savoir.

Chacun ne peut que rester avec les questions lancinantes que la vie nous pose à chaque instant.


Nous avons nos chemins à suivre.

Parfois ils traversent des continents d’incertitudes.

Ils suivent les voies non tracées en des steppes et des jungles bien plus accueillantes que nos villes.

Au rythme des tambours le message vital se transmet et tourne tout autour de cette terre depuis la nuit des temps.


Depuis la nuit des temps nous sommes là, devant le mystère de la vie qui comprend sa propre disparition.

Nous sommes là, avec nos questions.

Nous imaginons parfois trouver des réponses.

Elles se trouvent très vite contestées.


Il n’y a pas de vérité.

Juste un chemin à suivre.


Dis-moi (tu m’excuseras de te tutoyer, maintenant que tu es partie ?), dis-moi donc ce que fut cette vie dont je n’ai eu que des bribes posées entre mes mains.

Tant de fois me suis posé des questions, tandis que tu laissais filer un soupir de soulagement.

Tant de fois nous avons échangé et découvert que nos soucis se rejoignaient.

Souci pour nos proches.

Souci pour la terre dont nous mesurions la souffrance bien égale à la tienne, la mienne, la nôtre.


Car nous ne pouvons pas ne pas souffrir lorsque notre berceau s’enflamme.

Nous ne pouvons pas ne pas souffrir de nous sentir impuissants et jouets entre les mains d’apprentis sorciers.

Nous savons que la vie elle-même est un sortilège qui nous relie à toutes ses formes visibles et invisibles.

Nous ne le savons pas : nous le sentons.


Tu es partie à l’heure où tant s’en vont, brûlés par ce que l’homme sème dans des sillons de désespoir.

Tu es partie mais tu voulais la joie, l’amour et le bonheur pour tous.

La source de la vie est là, palpitante, inattendue souvent.


Ce qui reste porte l’empreinte d’un amour indéfectible pour la vie.

J’entends ton pas qui poursuit sa route à nos côtés.

C’est fou le bruit que fait la vie, même quand elle s’absente.


Elle ne s’absente jamais : elle demeure dans nos mémoires, à jamais.

Elle demeure dans nos propres vies et ce que nous apprenons à en faire.


 (6 janvier 2023 — 1 — 6h58)


Xavier Lainé


Α-σώματος/In-corporel ? 5

 



XL-In-corporel-Fusain/2001


C’est toujours un peu désemparé qu’on avance impuissant.

Impuissant devant les mains tendues toujours plus nombreuses sous les porches.

Impuissant devant les morts abondantes sous le joug de cancers prétendus inexplicables.

Impuissant devant les morts dites « naturelles » de jeunes adultes chez qui rien ne laissait entendre qu’ils pourraient disparaître dans la fleur de l’âge.


C’est contre cette impuissance qu’il nous faut ouvrir le chantier de l’année.

Pour qu’elle ne soit pas le simple remplacement d’un deux par un trois.

Pour nous réapproprier nos vies et nos destins.


« Quand les hommes admettront qu’il n’y a aucune revanche à prendre, mais une vie à vivre, sans doute pourront-ils essayer d’être heureux⁠1. »


(5 janvier 2022 — 1 — 7h42)


*


Le froid et la fauvette à tête noire au milieu du boulevard, cherchant maigres graines.

Devant mon portail, une frénésie de moineaux qui se prennent les ailes dans les perturbations du climat.


« Qu’est-ce que tu regardes ? »

« Les moineaux qui s’égosillent pour saluer le jour. »


Toujours je marche le nez en l’air.

« Regarde », dis-je à l’enfant en lui montrant le ciel.

« Quoi ? »

« C’est comme si on avait tracé des traits de couleur à grands coups de pinceaux ! »

«  Ha ! Oui ! »


Mais même les enfants n’ont plus âme de leur âge.

Ils marchent en regardant leurs pieds de peur d’en poser un dans quelque étron oublié.


Le gel a accompli son oeuvre.

Un maire très fier de lui plastronne sur les sucettes lumineuses de sa gloire éphémère.

Il viendra souhaiter ses voeux, tandis que sous les porches tentent de survivre les mains tremblantes.


Pour ne pas nous contenter de remplacer un deux par un trois, saurions-nous faire taire les fâcheux et tendre nos mains pas encore refroidies vers plus démunis que nous ?


(5 janvier 2023 — 2 — 8h44)


*


Les oiseaux sont heureux : le printemps est là, sans qu’hiver ne soit passé.


Les humains sont heureux : ils rêvent de chaleur mais râlent un peu de ne pas trouver la neige sous leurs skis devenus inutiles.


La Terre nous prépare des surprises, mais nous allons avec bonheur vers le mur qu’elle dresse devant notre chemin.


(5 janvier 2023 — 3 — 16h01)


Xavier Lainé




1 Marc Augé Qui donc est l’autre ? Éditions Odile Jacob, 2017