Photographie : Xavier LAINÉ - Le passage des ans
Et le corbeau rentra dans l’ombre formidable.
L’infini sous mes pieds reflétait l’insondable ;
Des lueurs y flottaient comme dans un miroir.
Victor Hugo, Dieu - Le corbeau, Le manichéisme,
in La légende des siècles, éditions La Pléiade, page 1036
C’est comme si le temps avait fait un profond silence
Une nuit étoilée berçait les premières heures d’un jour nouveau
Au loin la source étincelait sous les mousses obscures
Nous étions assis là, sous le seuil, dans l’attente
Nos mains cherchaient dans cette ombre une nouvelle ardeur
Pour ne plus attendre il nous fallait du coeur
De l’esprit et de l’amour
Tout ce que nous cherchions en vain dans d’obscurs combats
Se trouvait là, à portée de nos voix trop longtemps étouffées
Nul ne peut contraindre d’avantage un peuple qui soupire
Le bruit des discours n’est rien eu égard à la douceur des flots
Courant de collines en collines dans la paix de nos âmes
Écoutez
Écoutez donc ce doux chant que font vos soupirs
À l’unisson d’un temps à tout recréer
C’était comme si le temps suspendu faisait profond silence
Une ronde joyeuse parcourait les rues
Sous le couvercle des contraintes soulevé
Naissait le profond bonheur de reconstruire
Ce que d’obscurs corbeaux détruisaient avec méthode
Xavier Lainé
1er janvier 2022