mardi 7 décembre 2021

Effeuiller les jours (Ou la vie sous contrainte) 9





 


C'est un jour où tu te réveilles, toujours dans la même marge, inconfortable de surcroît.


C'est un jour où tu persistes et signes, nouant petits fils d'humanité, au gré de rencontres qui ne sont pas toutes de résistance.

Une douleur est une douleur.

On se concentre dessus, et parfois on refuse d'en voir l'origine.

Comment aller bien quand tout s'acharne à réduire l'espace vital des libertés ?


C'est un jour où tu expliques ta soif d'humanité, qui se tisse, entre deux précarités, dans le sauvetage des enfants perdus de la République.

Dans tes mains qui cherchent non à comprendre (ton esprit ne cesse de saisir les excellentes raisons d'aller mal) mais à, ne serait-ce qu'un peu, en alléger le cours.


C'est un jour où tu échafaudes, sans rien attendre de personne, tes petits actes de résistance.

Un jour où tu travailles à briser le marché qu'est devenu la santé publique.

Un jour où tu vas, d'actes gratuits en échanges de bons procédés, inventer un monde dégagé de ces soifs maladives de fortunes étouffantes qui toutes échappent au commun en des "paradis" assassins.


C'est un jour, comme ça, où tu découvres tes mots qui font ricochets à la surface des ondes.

Où tu ne sais comment remercier ceux qui leur donnent tel écho.

Pauvres mots mâchonnés dans l'ombre, bien avant l'aube.


C'est un jour où l'aube semble vouloir faire la grasse matinée.

Il paraît que demain, sur un caprice gouvernemental ivre de ses promesses non tenues, on en changera l'heure.

Jusqu'où donc va l'esprit de domination qu'il vienne jusqu'à se saisir du temps pour contraindre nos vies ?



Xavier Lainé




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