Il suffit d’un mot d’amour
Pour que le ciel s’éclaircisse
Que la pluie se fasse rieuse
L’air bien plus léger
*
Tu disais inviter à l’armistice
Au moins avec nous-mêmes
Au mieux avec ceux qui nous entourent
À défaut d’en convaincre le monde
Résolument emporté dans cette course folle
À la violence absolue
Ils iront en costume et drapeaux en berne
Au son d’une sonnerie aux morts
Célébrer la mémoire d’une guerre
Quand il faudrait y joindre
Les femmes et les enfants de Gaza et d’ailleurs
Enterrés vivants sous les décombres d’un pays
Ils oseront même inviter les haineux en tous genres
À la table de leurs réjouissances
Sans un mot de compassion pour les noyés
Dans les flots de la misère qu’ils sèment
Tu disais inviter à l’armistice
À faire taire les armes
À ouvrir les vannes de l’amour infini
Qui ne soit pas vain mot prononcé
Sous l’éphémère passion
Tu écoutais ton coeur battre
À l’instant où l’amour souhaité
Frappait à la porte de ton coeur
Tu fermais les yeux pour en boire l’eau lustrale
Tandis que des enfants reprenaient l’hymne à la paix
Tant de fois mais si peu partagé
En un temps de valeurs perdues
Valeurs est bien mauvais mot
Pour dire ton coeur joyeux de savoir ces mots là
Repris et transcris de mains d’enfants
Sur un cahier d’écolier
En face des paroles vengeresses
Tu fermes les yeux pour mieux goûter
La force de cet amour qui rit
Qui fait fleurir dans la désolation du monde
Les fleurs si tendres qu’elles s’épanouissent
Là où nul ne les attendait
Xavier Lainé
9 novembre 2024