Lentement mais surement les masques tombent
Ceux qui se faisaient passer pour rempart contre le pire
Se montrent sous leur vrai jour
Ceux qui faisaient croire être digues
Contre la marée brune
Montrent qu’ils n’en étaient que canal
Ouvrant la porte à la lie
Pour conserver leur pouvoir solitaire
Au fil du temps on finit par se croire dans l’erreur
À toujours prévenir l’horreur des temps à venir
Tant ils sont inscrits dans les stratégies et comportements
On croit s’être trompé
On reste médusé d’avoir vu venir la tempête
Alors on ferme les yeux
Les souvenirs entrent
Et dansent tout autour du repos
En une sarabande infernale
Les diables de l’esprit sortent
Et entonnent leur litanie
« Mais pourquoi donc es-tu resté dans la marge
Puisque tu voyais venir les mauvais coups »
Les diables de l’esprit sont de bons petits diablotins
Ils trempent leurs mots dans le fouillis des lectures
Ils aiguisent le regard pour qu’il veille
Ils entraînent les doigts à écrire
Le tableau dressé les mots demeurent
Ceux qui désormais se lamentent ou paraissent surpris
Ne peuvent pas dire qu’ils ne savaient pas
*
« On n’a pas essayé »
Qu’ils disent
Ce n’est vrai qu’à la condition d’oublier l’histoire
Et parfois
Les essais vous explosent à la figure
Demandez donc aux allemands
Ils ont essayé
Ils en gardent encore le cuisant souvenir
Et ceux qui s’étaient réfugiés ici
C’est la police française
Qui les interna au camp des Milles
Alors ce genre d’essai
On pourrait peut-être s’en passer
À moins de considérer qu’il est trop tard
Madame cafard
Et qu’il nous faille boire la coupe
Jusqu’à l’hallali
Jusqu’à l’hallali de toute humanité
Jusqu’à extinction de tout amour des autres
Essayer ce serait perdre
Pour ne pas écrire
« Ce sera »
Xavier Lainé
20 juin 2024
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