Ne pas céder
Ne rien concéder
Demeurer debout
Pas faute d’avoir écrit
Ici et ailleurs
Pendant quarante années
Pas faute d’avoir montré le spectre
Qui se profilait déjà
Faute de fermeté contre
Contre toute parole raciste
Contre tout acte xénophobe
Nous avons trop longtemps toléré
Les paroles et les actes
Qui relèvent du tribunal
Mais sont relayés sans complexe
Jusque dans les pages quotidiennes
De médias ayant vendu leur âme
Ne pas céder
Ne rien concéder
Résister
Écrire
Créer
Pour ne pas sombrer
Créer
Dire encore et écrire
*
Ça sentait la naphtaline à plein nez
Les bourgeois de circonstances
Avaient pris l’allure d’anciens aristocrates
En en prenant aussi la place
Ça sentait la naphtaline à plein nez
Ils étaient les gardiens du temple
Membre d’un culte au classicisme
Ne supportant aucune discordance
Ça sentait la naphtaline à plein nez
Les gardiens se gardaient de parler
Ils ne faisaient que veiller sans faille
Sur les grains avariés d’un monde agonisant
*
Ils ne vous diront jamais la nature de leur pensée
Les contempteurs de l’immonde
Ils avancent toujours masqués
Se montrent sous le jour fielleux d’un propos sans relief
Ils n’offrent aucune prise mais dans leurs actes
Ils sont de ce côté là du monde
Côté qui penche toujours dans la balance
En faveur de la compétition sans frein
Des « distinctions » au sein de l’humanité
Entre ceux qui à leurs yeux sont
Et les autres toujours différents qui ne seraient « rien »
Vous leur donneriez le bon dieu sans confession
Ils vont à confesse et communient en toute innocence
Au calice d’une humanité ne vivant que dans l’entre-soi de la richesse
Xavier Lainé
24 juin 2024
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