jeudi 18 juillet 2024

Un goût amer 24

 





Ne pas céder

Ne rien concéder

Demeurer debout


Pas faute d’avoir écrit

Ici et ailleurs

Pendant quarante années


Pas faute d’avoir montré le spectre

Qui se profilait déjà

Faute de fermeté contre

Contre toute parole raciste

Contre tout acte xénophobe


Nous avons trop longtemps toléré

Les paroles et les actes

Qui relèvent du tribunal

Mais sont relayés sans complexe

Jusque dans les pages quotidiennes

De médias ayant vendu leur âme


Ne pas céder

Ne rien concéder

Résister

Écrire

Créer


Pour ne pas sombrer 

Créer

Dire encore et écrire


*


Ça sentait la naphtaline à plein nez

Les bourgeois de circonstances

Avaient pris l’allure d’anciens aristocrates

En en prenant aussi la place


Ça sentait la naphtaline à plein nez

Ils étaient les gardiens du temple

Membre d’un culte au classicisme

Ne supportant aucune discordance


Ça sentait la naphtaline à plein nez

Les gardiens se gardaient de parler

Ils ne faisaient que veiller sans faille

Sur les grains avariés d’un monde agonisant


*


Ils ne vous diront jamais la nature de leur pensée

Les contempteurs de l’immonde

Ils avancent toujours masqués

Se montrent sous le jour fielleux d’un propos sans relief

Ils n’offrent aucune prise mais dans leurs actes 

Ils sont de ce côté là du monde

Côté qui penche toujours dans la balance

En faveur de la compétition sans frein

Des « distinctions » au sein de l’humanité

Entre ceux qui à leurs yeux sont

Et les autres toujours différents qui ne seraient « rien »

Vous leur donneriez le bon dieu sans confession

Ils vont à confesse et communient en toute innocence

Au calice  d’une humanité ne vivant que dans l’entre-soi de la richesse



Xavier Lainé

24 juin 2024


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