Tu erres
Tu n’as pas envie
Tu te demandes ce que tu fais là
On t’invite
Tu déclines
Tu marches parmi les décombres
Ici c’est un chantier
Ailleurs ce sont ruines
Tu erres
Tu ne sais pas quoi penser
Tant les informations te harcèlent
Que penser sous le feu roulant
D’expressions contradictoires
Qui toutes semblent viser
À te perdre
Tu erres
Tu regardes les mains tendues
Parmi les ruines de ce temps
Dont tu ne pensais pas vivre
La cruelle tragédie
Tu erres
Tu fuies toute relation
De peur de te sentir pesant
À regarder le monde sous cet angle
Dont tu ne peux te détourner
Celui des guerres
Celui des misères
Celui qui n’entends plus
Le chant des oiseaux
*
Parfois c’est comme si le vide s’ouvrait
Où tu n’arrive pas à tomber
Quelques mains mystérieuses
Te tiennent en équilibre
Sur ce bord-ci du monde
Tu n’as devant toi que sentiment de vertige
Parfois c’est comme si devant le vide
À l’écoute des bruits et des stridences
Qui remontent de cette fracture ouverte
Tu ne savais comment encore te protéger
Protéger tes semblables de ce vertige
Parfois tu rêves de bras ouverts
Où déposer ton sommeil
Dans des rêves amoureux infinis
*
Peau à peau
Va le poème
Un pas devant
Un pas en arrière
Qui ne sait plus
Quelle place tenir
Lorsque guerres
Donnent de la voix
Peau à peau
Va le poème
Il attend sagement
Que tu viennes le cueillir
Dans le buisson ardent
Où il bat en silence
Chuchotant aux oreilles
Des mots de printemps
Inaudibles dans le fracas
D’un temps de tempêtes
Xavier Lainé
7 juin 2024
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