mardi 24 janvier 2023

Α-σώματος/In-corporel ? 6

 



XL-In-corporel-Fusain/2001



À toutes et tous trop tôt et trop vite partis.


À quoi fait référence la souffrance quand elle s’installe ?


À quoi peut tenir qu’elle s’estompe, disparaisse parfois pour rejaillir quand nul ne l’attend ?


Nul n’a le pouvoir de savoir.

Chacun ne peut que rester avec les questions lancinantes que la vie nous pose à chaque instant.


Nous avons nos chemins à suivre.

Parfois ils traversent des continents d’incertitudes.

Ils suivent les voies non tracées en des steppes et des jungles bien plus accueillantes que nos villes.

Au rythme des tambours le message vital se transmet et tourne tout autour de cette terre depuis la nuit des temps.


Depuis la nuit des temps nous sommes là, devant le mystère de la vie qui comprend sa propre disparition.

Nous sommes là, avec nos questions.

Nous imaginons parfois trouver des réponses.

Elles se trouvent très vite contestées.


Il n’y a pas de vérité.

Juste un chemin à suivre.


Dis-moi (tu m’excuseras de te tutoyer, maintenant que tu es partie ?), dis-moi donc ce que fut cette vie dont je n’ai eu que des bribes posées entre mes mains.

Tant de fois me suis posé des questions, tandis que tu laissais filer un soupir de soulagement.

Tant de fois nous avons échangé et découvert que nos soucis se rejoignaient.

Souci pour nos proches.

Souci pour la terre dont nous mesurions la souffrance bien égale à la tienne, la mienne, la nôtre.


Car nous ne pouvons pas ne pas souffrir lorsque notre berceau s’enflamme.

Nous ne pouvons pas ne pas souffrir de nous sentir impuissants et jouets entre les mains d’apprentis sorciers.

Nous savons que la vie elle-même est un sortilège qui nous relie à toutes ses formes visibles et invisibles.

Nous ne le savons pas : nous le sentons.


Tu es partie à l’heure où tant s’en vont, brûlés par ce que l’homme sème dans des sillons de désespoir.

Tu es partie mais tu voulais la joie, l’amour et le bonheur pour tous.

La source de la vie est là, palpitante, inattendue souvent.


Ce qui reste porte l’empreinte d’un amour indéfectible pour la vie.

J’entends ton pas qui poursuit sa route à nos côtés.

C’est fou le bruit que fait la vie, même quand elle s’absente.


Elle ne s’absente jamais : elle demeure dans nos mémoires, à jamais.

Elle demeure dans nos propres vies et ce que nous apprenons à en faire.


 (6 janvier 2023 — 1 — 6h58)


Xavier Lainé


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