Mes doigts vont plus facilement
En la glaise des mots
Au cambouis de vivre
Mes doigts ne savent monter les mailles
Sinon remonter le courant de celles
Qui se tricotent à fleur de vie
Mes doigts sont si gourds
Que mailles sans cesse leur échappent
Alors mes yeux vous admirent
Et resteraient des heures
À vous écouter deviser
Tandis qu’entre vos mains
Élaborent savants stratagèmes
Une maille à l’endroit
Une autre à l’envers
Le jour souligne les couleurs du fil
Qui se nouent des unes aux autres
Il me prend à rêver
D’une « révolution » féministe
Qui ferait de l’homme que je suis
Non l’opposé de la femme que vous êtes
Mais un autre genre de complice
Pour nous tricoter une humanité
Moins frileuse sous le joug du passé
Xavier Lainé
23 octobre 2022
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