Je vis en ce pays.
Tellement libre pays qu’un auteur voit son livre censuré par un financier.
Voilà, nous y sommes.
J’ai déjà dit et écrit tout le mal qu’il fallait attendre, à confier le monde de l’édition aux margoulins du CAC 40.
Ça n’engage pas à grand chose : ce que j’écris est impubliable en pays soumis au pouvoir de la finance, mais de mon vivant, je n’éditerai plus rien en maisons détenues par les empereurs de la finance.
Ce pays fait du livre une « filière marchande », où poésie autorisée pérore en des « marchés » où ne vont que les « Poètes » eux-mêmes.
Ce pays où les mots n’ont plus de sens, où la parole est confisquée.
Ce pays qui a vendu son âme et son esprit.
Ce pays où on nomme littérature ce qui se vend au plus offrant le temps d’une « rentrée littéraire ».
Ce pays aux esprits téléguidés et façonnés par l’obsession des dividendes.
Alors je module.
Il en est qui : non !
Il en est qui résistent.
Encore et toujours
À l’invasion du « tout business »
Mais si rares
Si portion congrue
Si confidentiels
Alors l’écriture au fond du tiroir
C’est pas mal
L’écriture au fond du tiroir
Avec juste quelques scories déposées
Qui ne font pas le « buzz »
Qui ne bourdonnent pas
Aux oreilles du commerce
J’écris pour être lu, pas vendu.
Xavier Lainé
16-18 septembre 2022
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