vendredi 14 octobre 2022

Je vous écris de très loin 29

 




Plus je vous écris de loin et plus le monde dont nous sommes me revient comme un boomerang.

J’observe.

Je sais qu’il ne faut pas vous ranger tous dans le même casier d’indifférence.

Qu’un certain nombre, ici ou là, bâtissent des univers à leur mesure.

Petites gouttes d’eau face au tsunami prévisible des catastrophe.

Où il faudrait un grand fleuve de protestation et de révolte pour seulement préserver nos chances de rester en vie.


Mais pas de fleuve, juste de minuscules cours d’eau.

Le reste regarde venir le tsunami d’injustices et de misères, sans bouger.


C’est un jour de manifestation, celui où je vous écris de si loin.

C’est un jour où les convaincus sont allés manifester où la manifestation était prévue, déposé en préfecture et encadrée.

Ailleurs n’était que désert, silence et soumission.

Les militants se rassuraient : ils étaient nombreux, mais leurs cris n’arrivaient pas à rompre le mutisme assourdissant des soumis.


Je vous écris de très loin.

Je fais partie de ces gens qui ne vont plus où tout le monde va.

Je fais partie de ces gens qui s’installent à la terrasse d’un café histoire de refaire le monde avec ceux qui s’assoient à sa table.

Nous sortons parfois les mots qui fâchent.

Nous ne sommes pas d’accord sur tout.

Par exemple : moi je demeure convaincu qu’il nous faut agir par en bas mais qu’il nous faut aussi saisir toutes les opportunités de renforcer nos actions par en haut.

Qu’il ne faut rien concéder aux racistes en tous genres, y compris ceux qui avancent masqués.

Ça ne m’empêche pas d’échanger et parfois d’en aider à faire tomber leur masque. 


Xavier Lainé


29 septembre 2022


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