vendredi 7 octobre 2022

Je vous écris de très loin 22

 




Le 22 septembre, aujourd’hui, j’aimerais pouvoir m’en foutre.

Puis rejoindre l’ami Georges dans son monde éternel.

Juste pour me reposer, pour retrouver une légèreté de vivre perdue depuis fort longtemps.

Car si notre pantin national parle de la fin de l’abondance et de l’insouciance, il serait temps qu’il atterrisse : c’est fait depuis longtemps.


Il y a vingt cinq ans, je pouvais encore faire travailler quelqu’un pour m’aider à entretenir ma maison.

Il y a vingt deux ans, je ne faisais plus travailler personne mais pouvais encore me permettre de partir en formation à mes frais et prendre des vacances (à la montagne de préférence même en hiver).

Il y a vingt ans, j’abandonnais l’idée de vacances en hiver à la montagne et réduisait mon budget formation à l’achat de livres.

Il y a quinze ans, je commençais à réduire le temps des vacances pour satisfaire aux exigences de consommation de ma famille.

Il y a dix ans je ne prenais plus que quelques semaines de vacances en profitant des ponts et jours fériés pour que ça tienne sans remarque désobligeante de ma banque.

Il y a cinq ans, je me mettais à regarder chaque matin la ligne rouge de mes comptes qui ne décollaient plus.

Et cette année ?

Cette année se passera sans vacances et sans sorties pour juste pouvoir encore satisfaire ma monstrueuse passion de la lecture.

Voilà.


Faut que je fasse un dessin ?

Faut que je fasse un joli petit poème qui parle de la pluie et du beau temps ?

Faut que j’aille écouter des « écrivains » parler de leur nombril d’écrivain sur des scènes dressées avec mes impôts qui ne cessent d’augmenter tandis que mon revenu baisse ?

Faut peut-être que j’envoie tout par dessus bord et que je m’en aille…


Xavier Lainé


22 septembre 2022


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