dimanche 16 octobre 2022

Je vous écris de très loin 30

 




Dans la boue de l’histoire, ma nuit.

Cauchemar toujours que ces chemins creux, ces routes encombrées de débris.

Cauchemar que ces âmes errantes, ces corps faméliques pourrissant sous le ciel gris de l’histoire.


Ainsi se finira cet écrit des lointains.

Dans la boue d’un cauchemar sanglant.

Dans la boue de cette guerre de tous contre tous.

Où plus personne ne sait très bien pourquoi il se bat.

Mais il se bat quand même sans la mémoire de qui donna le coup d’envoi de ces nouvelles boucheries dont l’histoire est jalonnée.


On a dit que certains y allaient en chantant.

Pas si sûr, et beaucoup déchantèrent.


Alors au matin je vois mon député, au garde à vous devant drapeau, tandis qu’un galonné en décore en autre.

Je vois mon député avec juste raison saluer la mémoire des harkis, ces oubliés de l’histoire.

Mais il est vrai qu ‘un président l’a si bien formulé : la guerre d’Algérie ? « Une histoire d’amour » (Sic).


Mon cauchemar dépité se poursuit.

Qui sommes-nous frères humains pour encore nous étriper et en quel nom ?

Quel dieu cynique et corrompu nous dresse les uns contre les autres, dans ce cauchemar boueux qui berce l’entrée en automne.

Je ne quitte plus le crépuscule sombre, même si parfois lune me sourit.

Quant au sein même de nos maisons paisibles en apparence, s’immisce l’indifférence assassine.

Lorsque le moindre geste d’amour finit par être oublié, remisé aux nostalgiques souvenirs, il ne reste pas grand chose de notre humanité.


Xavier Lainé


30 septembre 2022


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire