« Ayant perdu cette obligation d'équilibre, d'ouverture au monde qu'appelle la vie, nous sommes condamnés à errer, à rechercher du sens hors du sens. Dans ce contexte, toutes les théories sont valables et toutes sont fausses, et cela n'a guère d'importance. Nous parlons hors du vivant, hors de sa référence ultime et première, de vie et de mort. Nous parlons hors de la vie, là où mots, concepts et théories tissent d'étranges assemblages qui nous immobilisent plus sûrement qu'une toile d'araignée. » Eric Julien, Kogis, le message des derniers hommes
Mais peut-être que j’écris déjà trop tard
Les bruits que font les discours sonnent si faux
Qu’aucun poème ne trouve plus d’issue
Sauf à revenir au temps qu’il fait
À la beauté d’un lever de soleil frileux
Tandis que de partout montent tristes rumeurs
J’écris déjà trop tard
On parle
On parle
On agite les lèvres
Pour dire
Mais quoi
J’écoute
Pas n’importe quelle radio
Je lis
Pas n’importe quel journal
Mais
C’est toujours un monde étrange qui vient
À mes oreilles
À mes yeux
J’écoute et je lis
Je vois bien que rien ne change
Tandis qu’on aligne les milliards
Pour une COP
Pour des jeux
Je vois bien que rien ne change
À ce cynisme étalé
Tandis que les enfants meurent sous les bombes
D’autres noyés
Ailleurs de faim
De quoi parlons-nous
De quoi serais-je encore porteur
Lorsque le monde entre en incandescence
Le monde brûle
Les mots en sont dépourvus de sens
*
J’ai ouvert la porte
Il faisait beau comme jamais
La lumière nous cachait l’ombre et les fumées
Les décombres et les suaires
J’ai ouvert ma porte
Comme j’ai ouvert mes bras tant de fois
Ils se sont si souvent refermés sur le vide
Laissé derrière eux par les fiers guerriers
J’ai ouvert ma porte à l’amour
Xavier Lainé
16 décembre 2023
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