Les premiers arrivés
Firent de la fête païenne des lumières
Une religion du marché
Chacun vint les bras chargés de cadeaux
Dont le divin fils n’avait strictement nul besoin
Les suivants étaient rois
À ce qu’il paraît
Venant des quatre points de l’horizon
Leurs dromadaires chargés
D’objets précieux à offrir
À celui qu’ils considéraient de leur milieu
Les suivants confirmèrent
Ce que les premiers avaient suggéré
Il ne suffisait plus de se réjouir
Que la lumière gagnât sur l’ombre
Il n’y eut dès lors plus lieu de vivre
Selon les cycles que nature nous offrait
Il fallait s’adonner à divine religion
Tremper la main au bénitier des fortunes
Exploiter tout ce qui passait
À portée de nos mains
Pour en faire argent et parures
Se montrer riche un soir
Et retourner à sa misère le lendemain
Le religion du commerce venait de triompher
De l’humilité nécessaire devant ce que l’univers
Nous offrait de splendeurs et de beautés lumineuses
Puis finalement
L’enfant devenu adulte
Se mit à chasser les marchands du temple
Il finît crucifié
Ainsi est l’injustice
Des hommes aveuglés par les coffres
Qu’ils ne voient rien des symboles
Qu’ils sèment en toutes les églises
Tandis qu’en leur nom
S’en vont les imbéciles
Semer guerres et misères
En tous lieux de la Terre
*
Mais voici que l’enfant recueilli
Le bébé emporté dans la tourmente des misères
L’enfant perdu de la République
Fête ses dix ans
Que dire
Sinon les larmes intérieures
Sinon le coeur saignant
De ne pouvoir en accueillir plus et mieux
À l’heure où des enfants sous les décombres
N’ont plus rien à attendre
De notre défunte humanité
J’ai noyé dans l’alcool
Le chagrin d’être de ce monde là
Xavier Lainé
14 décembre 2023
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