Non
Pas la haine
Juste cette calme révolte
Qui agite le sommeil
Quand il faudrait dormir
Comme vous dormez
Pauvres « managers »
Du sommeil de l’injuste
Sûrs de votre « devoir » accompli
Nous en sommes là
Dans ce pétrin de fascisme ordinaire
Qu’importe à l’administratif sournois
Le sommeil absent de l’accusé
Accusé
Vous m’accusez
4412 euro et 60 centimes de dépassement
Sur six mois
21,1 % de mes actes
C’est 78,9% sans
Preuve s’il vous en fallait une
Que je ne soumets moi personne au diktat d’un dépassement
Que je laisse le choix
Que nul n’est soumis à cet impératif pour être soigné
4412,60
C’est 785 par mois
183 par semaine
36 par jour
À douze patients par jour
C’est 3,06 chacun
La belle affaire
Et pour ce motif
Pour satisfaire à votre « engagement » en faveur de « l’accès aux soins »
Vous allez m’interdire d’exercer conventionné
Vous allez donc empêcher les plus pauvres
Ceux qui
À quelques exceptions près
Justement ne paient aucun dépassement
Vous allez les empêcher d’accéder encore
Aux soins prodigués en mon âme et conscience
Depuis 40 ans
Autrement dit
Affirmant une chose
Pauvres « managers » du système néo-fasciste
Vous imposez aux plus miséreux
Le désert médical qui ne cesse de s’aggraver
Pas d’affolement
Je vais juste chercher le moyen d’organiser ma survie
Et je continuerai à soigner
Gratuitement s’il le faut
Mais sans votre épée de Damoclès
Nous en sommes là
Ne resteront que les plus vils
Une fois les règles appliquées
Et les finances sauves
(Mais vous ne réglez rien sur mes dépassements !)
C’est reparti
Il y a peu vous me brandissiez l’autre menace
Celle d’être interdit d’exercer pour non vaccination
On voit où vos certitudes nous ont mené
Je sais qu’il n’y aura aucune organisation professionnelle
Pour me soutenir et me défendre
J’assumerai seul celle-ci
Comme toujours depuis quarante années
Où tant se vautrent dans la collaboration
Tandis que l’âme se meurt
Qui donnait encore noblesse
À l’acte de soigner
Je vais devoir partir
Mais ce sera la tête haute
Je n’ai jamais signé le moindre compromis
Avec ce régime destructeur
Mon âme est à rebondir
À être toujours aux côtés des plus faibles
Ne serait-ce que par ma plume
Dont vous ne trouverez aucun moyen de la faire taire
Je m’en irai debout
Mon travail toujours accompli en conscience
Quoiqu’assumant mes faiblesses et mes erreurs
Voyez donc « managers »
Je ne me suis jamais fait riche sur le dos de qui que ce soit
Et si ma nuit est agitée
C’est que j’ai encore une conscience
De la portée de ce que vous êtes en train d’accomplir
Dont je ne serai pas la seule victime
Xavier Lainé
4 janvier 2024
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