vendredi 26 janvier 2024

Les années passent ! 3

 





Non

Pas la haine

Juste cette calme révolte

Qui agite le sommeil

Quand il faudrait dormir

Comme vous dormez

Pauvres « managers »

Du sommeil de l’injuste

Sûrs de votre « devoir » accompli


Nous en sommes là

Dans ce pétrin de fascisme ordinaire

Qu’importe à l’administratif sournois

Le sommeil absent de l’accusé


Accusé

Vous m’accusez

4412 euro et 60 centimes de dépassement

Sur six mois


21,1 % de mes actes 

C’est 78,9% sans

Preuve s’il vous en fallait une 

Que je ne soumets moi personne au diktat d’un dépassement

Que je laisse le choix

Que nul n’est soumis à cet impératif pour être soigné


4412,60

C’est 785 par mois

183 par semaine

36 par jour


À douze patients par jour

C’est 3,06 chacun

La belle affaire


Et pour ce motif

Pour satisfaire à votre « engagement » en faveur de « l’accès aux soins »

Vous allez m’interdire d’exercer conventionné

Vous allez donc empêcher les plus pauvres

Ceux qui 

À quelques exceptions près

Justement ne paient aucun dépassement

Vous allez les empêcher d’accéder encore

Aux soins prodigués en mon âme et conscience 

Depuis 40 ans


Autrement dit

Affirmant une chose

Pauvres « managers » du système néo-fasciste

Vous imposez aux plus miséreux

Le désert médical qui ne cesse de s’aggraver


Pas d’affolement

Je vais juste chercher le moyen d’organiser ma survie

Et je continuerai à soigner

Gratuitement s’il le faut 

Mais sans votre épée de Damoclès


Nous en sommes là

Ne resteront que les plus vils

Une fois les règles appliquées

Et les finances sauves

(Mais vous ne réglez rien sur mes dépassements !)

C’est reparti

Il y a peu vous me brandissiez l’autre menace

Celle d’être interdit d’exercer pour non vaccination

On voit où vos certitudes nous ont mené


Je sais qu’il n’y aura aucune organisation professionnelle

Pour me soutenir et me défendre

J’assumerai seul celle-ci

Comme toujours depuis quarante années

Où tant se vautrent dans la collaboration

Tandis que l’âme se meurt 

Qui donnait encore noblesse

À l’acte de soigner


Je vais devoir partir

Mais ce sera la tête haute

Je n’ai jamais signé le moindre compromis

Avec ce régime destructeur


Mon âme est à rebondir

À être toujours aux côtés des plus faibles

Ne serait-ce que par ma plume

Dont vous ne trouverez aucun moyen de la faire taire


Je m’en irai debout

Mon travail toujours accompli en conscience

Quoiqu’assumant mes faiblesses et mes erreurs

Voyez donc « managers »

Je ne me suis jamais fait riche sur le dos de qui que ce soit

Et si ma nuit est agitée

C’est que j’ai encore une conscience

De la portée de ce que vous êtes en train d’accomplir

Dont je ne serai pas la seule victime




Xavier Lainé

4 janvier 2024


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