lundi 15 janvier 2024

Une aube se lève derrière les barreaux 23

 




Temps formidable que celui-ci

Pas un instant sans rancoeur


Il ne faut pas dire la « gauche »

Il faut énumérer ce que chacune de ses composantes

N’a pas fait

Où elle a trahi


Pendant qu’on se dispute

Les rois pérorent et jubilent

Et font passer les lois

Qui font de nos libertés

Vague souvenir


Alors je corrige :


« Excusez-moi, toutes et tous : je ne demande à personne d'être d'accord avec ce que j'écris. Je n'écris que pour inviter à réfléchir, à replacer les choses dans le long temps de l'histoire. Les querelles de clochers et d'ego ne m'intéressent pas, elles ne sont que le reflet symptomatique d'une société malade de néo-libéralisme exacerbant l'individualisme. Prétendre détenir une vérité ne mobilise personne. Ce qui est nécessaire est de donner à tous le souci de rétablir la défense collective et la solidarité en règle de vie en société, non de confier notre sort à l'un ou à l'autre qui du haut de sa suffisance aura pondu le plus beau « programme ». Voyez donc le loup dans la bergerie, confortablement installé par des gens qui se prétendaient de « gauche » mais qui l'étaient si peu.

Tirons donc les leçons : le pouvoir se prend au quotidien, là où nous sommes, dans nos façons de vivre qui cautionnent ou pas un système qui nous broie pour le plus grand bonheur de quelques dividendes.

Réfléchissons ensemble, prenons les réflexions des uns ou des autres comme ferment de nos propres manières de penser.

Nous ne bâtirons pas un monde plus humains avec des mots détachés de la vie.

Réfléchissons par exemple à nos manières de « consommer » qui sont à l'origine de la ruine d'un certain nombre de pays et justifient que nos frères « migrants » fuient au risque de leur vie le résultat de notre consumérisme.

Je dis ça, mais je ne dis rien : les réseaux sociaux ne changeront rien au monde sinon nous mettre sous la surveillance étroite des mêmes... C'est dans la « vraie » vie que nous pouvons construire un autre monde. »


Je dis ça mais je ne dis rien

Je ne suis qu’un parmi tant d’autres

Gagnés par la lassitude des vaines querelles

Tandis que plus pauvres que nous

Mordent la poussière

Que migrants toujours plus nombreux meurent

Se noient ou succombent au froid des montagnes


Je dis ça mais je ne dis rien

Si proche de l’écoeurement


Qu’en avons-nous à faire 

D’un esprit de Parti

Qui n’est qu’accaparement d’une vérité incertaine

Esprit qui consiste à avoir toujours raison contre l’autre

Histoire de battre la campagne

Pour gagner vaines voix

En système qui n’a de démocratie

Que l’apparence


Je dis ça mais je ne dis rien

Qui suis-je pour dire quelque chose

Je ne suis jamais invité où décisions se prennent

Où si j’y suis invité

Toujours le temps me manque 

Dans l’urgence de sauver encore

Quelques belles âmes venues quémander

Maigre réconfort


Car savez-vous on pleure sur ma table

On pleure entre mes mains

Parfois me sens si peu de chose

Quand derrière la douleur

Se trouve tapie toute l’âpreté de vivre

Ou de survivre en système qui nous broie

En régime qui nous brise et nous mutile



Xavier Lainé

23 décembre 2023


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