Chaque jour tu jongles
Avec la fatigue d’exister
Avec ce monde où tu ne trouves place
Avec les écueils dressés
Dont tu te doutes bien
Qu’ils viennent en partie de toi-même
Alors tu jongles
Tu tentes une traversée du jour
Pour une fois sans coups durs
C’est tout un art
D’enfoncer l’angoisse et le désir de mort
De leur faire rendre gorge
Pour demeurer un jour de plus en vie
Des fois que
Tant d’années désormais
Où tu t’es réveillé avec ces mots là
« Des fois que… »
Mais voilà que les obscurs
Les post-humains ou pas encore ainsi
S’acharnent et te brodent un linceul de menaces
Ils te signifient ton incongruité en leur monde
Tu n’y es résolument pas à ta place
Tu te mets en mode survie
Roulé en boule de protection
Au fond de ton terrier de mots
Tu laisses passer le vol des voeux
Qui tombent drus sur ton échine éreintée
*
Le moral se tient aux abonnés absents
Une vague de découragement envahit l’an
Et ce n’est qu’un début
Faudra continuer le combat
Contre les ombres qui t’envahissent
C’est vrai
Tu te méfiais
Mais quand même
Au fond
Tout au fond
Tu avais cette envie folle
De voir enfin l’année
Prendre son envol
Sur de meilleurs bases
Que toutes les précédentes
C’est vrai
Mais
L’an n’avait que deux jours
Que déjà te voilà cloué
Pauvre hibou perdu en plein jour
À la porte de l’espoir
Tu te méfiais
Mais quand même
Du fond du coeur
Tu l’appelais ce bonheur d’exister
Et lui te tournait le dos
Xavier Lainé
4 janvier 2024
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