samedi 13 janvier 2024

Une aube se lève derrière les barreaux 21

 




A force de trouver des circonstances atténuantes au pire

C’est à l’enfer qu’il faut s’attendre


Nous y sommes

Quelque chose a foiré

Nous nous sommes pris les pieds dans le tapis des ignorances

Dans celui des fausses informations passées pour vraies


Tant d’années à descendre

Qu’au terme d’années civiles

Je substituerais volontiers « si viles »


Car vil est le destin 

Qui prend pour argent comptant

Ce que les doctes experts auto-proclamés

Affirment en discours creux


Ouvrir un livre

Ah !

Ouvrir un livre

Le lire et en prendre l’essence

S’en imprégner 

Pour se forger propre conscience

Quelle galère


Alors on se connecte sur les réseaux asociaux

On y regarde vidéos d’« influenceurs »

On les croit sur leur bonne mine

Ou le ton péremptoire de leurs affabulations


On ne pense plus en ce pays

On suit

On applique le principe de Descartes

Mais avec une faute sémantique

(À quoi bon le sens des mots)

« Je pense donc je suis »

Je suis celui ou celle qui parle le plus fort

Qui a le plus joli minois

Qui sait vendre son ego

Sur le marché des obligations


Ils disent que ceux qui se noient

Sont des envahisseurs

On les croit

On laisse sans vergogne

Se noyer les miséreux

On se plaint juste

Que leurs cadavres

Viennent souiller 

Les plages idylliques

De nos vacances embourgeoisées


Dans les salons mondains

On compte les dividendes

On pousse à légiférer

Toujours vers le pire

Le meilleur étant réservé

À l’élite côtée en bourse


L’année civile se termine

Si vile que c’en est à vomir



Xavier Lainé

21 décembre 2023


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