mercredi 29 juin 2022

Sur un fil 15

 




Parfois être humain vire à la tragédie.

On invoque les dieux.

On pleure dans l’ombre, pour ne rien montrer de nos souffrances.


Va.

Relève toi encore une fois, deux fois, trois…

Que les vagues montent à l’assaut de tes rochers escarpés.

Mais que tu sois là, debout à la proue d’un continent, toujours.

D’un continent qui s’abandonne aux tristes mains des pires.

Pour ne pas savoir comment faire usage du meilleur.

Meilleur qui n’a pas de visage bien défini.

Il est en toi, en moi, en nous.

Il a les traits de nos joies et de nos peines.


Parfois vivre en humain vire au tragique.

Simplement par ignorance d’un devoir qui nous en impose.

Qui nous impose de ne pas céder et de construire et reconstruire…

… les digues qui nous protègeront des tempêtes prévisibles.


Mon devoir est ici : écrire.

Ecrire pour que mots se fassent ponts.

Se fassent mains tendues dans le silence d’un matin caniculaire.

Désormais, ce qui pouvait être annoncé, prévisible, est là.

Ça rentre par ma fenêtre sans crier gare.

Ça vrombit et ça hurle en vains aller-retour.


Mes mots, je les voudrait parasols.

Je les voudrait clous dans les chaussures.

Je les voudrait réveils-matins sonnant au plus profond des consciences.


Je suis, comme vous, un peu perdu, hagard devant les cendres.


Xavier Lainé


15 juin 2022


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