jeudi 16 juin 2022

Sur un fil 2

 




Il n’est bon bec que d’ailleurs.

Penser par soi-même en temps qui ne sait que répéter paroles toujours mêmes tournante en boucles d’ondes en ondes.

Quelle étrange engouement pour les mots quand tant et tant en ont perdu l’usage.


Mais voilà que j’écris et lance mes pages comme bouteilles dans une mer d’huile.

Avec la certitude qu’elles couleront par le fond avant d’atteindre le moindre rivage.

Avant que main compatissante ne les repêche, en brisent le goulot et en découvre les infinis secrets.


Le problème n’est ni dans la lecture ni dans l’écriture : ce sont mes seuls liens valides avec le monde extérieur.

Le problème est ici dans un pensée qui foisonne, qui va dans tous les sens sans jamais trouver port d’attache.

Pensée qui me situe hors du monde, dans une tempête incommunicable.


Je ne sais en délivrer que bribes, lâchées au détour d’un geste qui se voudrait thérapeutique, d’une parole qui invite au mouvement.

Ce ne sont que fragments posés au hasard des journées, éphémères échanges jetés au grand vent de l’oubli.


Qui suis-je pour revendiquer la moindre attention ?

Mes mots sont mes chaines, les pages ma cellule.

Je n’ai au fond pas grand chose à dire sinon vous inviter à aller de même, vous forgeant vos propres philosophies tissées de toutes celles rencontrées.

Pas d’autre moyen pour être, pour survivre, que de se forger son propre univers sans rien céder à celui-ci qui nous mène au fracas.


Xavier Lainé


2 juin 2022


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