vendredi 3 juin 2022

… Rêve ce qu’il te plaît 23

 




Texte 63

Le langage n’est qu’une piste que seule suivra notre ombre.


Texte 70

Silence et mots sont nos bûchers.


Texte 72

Seules les horloges ont le temps d’avoir le temps.


Thierry Metz, L’homme qui penche, éditions Unes, 2018


Il te faut le silence pour cheminer parmi les rêves.

Puis langage pour leur donner consistance.

La langue n’étant que l’expression du contenu silencieux de la conscience.


Entre l’instant de parole et le vertige du silence me voici sur ce bûcher où s’enflamment les vertiges du temps.

Je brûle, je m’enflamme à l’approche de ces braises incandescentes où dérive le siècle.

Les paroles prononcées, quelle valeur sauraient-elles avoir, lorsque les mots sont décharnés, vidés de toute substance qui permettrait notre engagement sur le sentier de l’avenir ?

Or c’est là que nos rêves font naufrages.

Ils se heurtent aux récifs des autres, sinistres personnages assoiffés de pouvoir et de hiérarchie.

Ils s’assoient sur nos utopies, balayent d’un revers de main dédaigneux tous nos espoirs de vie meilleure.

Puis ferment derrière eux les portes de nos geôles intérieures.

Il nous reste les larmes.

Larmes de douleur à chaque tentative d’évasion retombée sur son séant.

Mai n’est alors que voeu pieu, confronté à nos vaines tentatives.


Xavier Lainé


23 mai 2022 (2)


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