lundi 27 juin 2022

Sur un fil 13

 




Je pourrais pavoiser mais non, je m’inquiète.

Car il est clair qu’en ma ville guettent des démons qui n’ont pas encore montré leur vrai visage.

Je ne dirai rien des autres.

De ceux qui ne se reconnaissent qu’en des temps électoraux, mais désertent le débat d’idées au quotidien.

Aujourd’hui ou demain, ils rentreront chez eux et la routine reprendra le dessus.

Moi, j’avancerai dans le brouillard de mes pensées.

Je me dirai comme depuis quinze ans qu’ont démarré mes « Etats chroniques de poésie » quels mots affuter pour que le débat s’anime.

Pour que la parole soit reprise, en particulier par ceux qui en sont dépossédés depuis des années.


Qu’on peine à pourvoir à tous les postes de compétence dans l’éducation.

Qu’on ne trouve plus médecin qui vaille.

Qu’il soit impossible d’embaucher soignant qui s’engage.

Voilà qui en dit long sur notre cruelle défaillance.

Ce n’est pas qu’une question de nombre.

C’est une question d’essence.

Une question de sens.


Lorsque, parvenu au terme normal d’un métier, tu peines à joindre les deux bouts.

Lorsqu’il t’est demandé d’en accomplir toujours plus sans un mot de reconnaissance.

Tu comprends que jeunesse déserte.

Qu’elle déserte d’autant plus qu’on lui ferme systématiquement la porte au nez.

Ce n’est pas une question seulement d’argent, c’est une question de sens.

Une question de création de soi et du monde.


Xavier Lainé


13 juin 2022


2 commentaires:

  1. SOLEILLEUSE PENSÉE VERS TOI ! POÉTRUS

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  2. AI L'IMPRESSION DE LIRE AUX TRÉFONDS DE TA PENSÉE - TOUT EST DIT SI JUSTEMENT ! POÉTRUS (PIERRE A. SCHOTT)

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