mardi 7 juin 2022

… Rêve ce qu’il te plaît 27

 




Il n’y a jamais rien d’autre de sublime que de vivre.

Rien de plus sublime que d’être vivant parmi les vivants.

De se noyer dans ce foisonnement si fragile.


Il n’y a jamais rien de sublime dans les mots employés.

Mots qui ne savent rien de cet étrange phénomène qu’est la vie.

Qui ne savent rien de sa subtile apparition sur un bout de rocher, perdu dans l’espace et le temps.


Mai est à cette charnière.

Il laisse derrière lui les longues lamentations de l’hiver.

Ils ouvre la porte aux rêves fous de l’été.

C’est dans cet espace que jaillissent les plus folles espérances.

Tu te prends au jeu et tu joues.

Un pavé par ici, une banderole par là.

Tu ouvres toutes les fenêtres.

Tu pousses toutes les portes entrebâillées.

Tu imagines, derrière, toutes les vies possibles.

Elles n’ont rien à voir avec les survies proposées.


En mai, je m’en vais rêver.

En fait c’est faux : je ne cesse de rêver.

C’est d’ailleurs ma fonction, mon sésame, mon curriculum.

Rêver !

Je n’en peux plus d’un monde qui rit des rêveurs.

Je n’en peux plus d’un monde si raisonnable qu’il en devient d’un ennui profond.

Le rêve est ma ligne de vie.

Et bien souvent de malchance dans un monde qui ne lui laisse aucune place.

J’assume : rêver est mon signe distinctif, la poésie est son incarnation.


Xavier Lainé


27 mai 2022


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