mercredi 2 mars 2022

La guerre, sans fin 1

 


Photographie, Xavier Lainé, tous droits réservés


Etrange matin où, seul à ta fenêtre, bien avant le jour, tu déployais ton minuscule drapeau de Paix, faisant de ta maison son ambassade.

Etrange matin où tu te réveilles dans les douleurs et la fatigue de devoir aborder jour de plus sous le joug qui s’appesantit.


Il te faudrait te secouer, t’ébrouer dans l’aube pâle d’un printemps trop vite arrivé.

C’est temps d’orage parmi les hommes qui se déploie en nuées de larmes non loin de ta porte.


Tu aurais rêvé d’un autre siècle, d’un qui tendrait vers l’amour, effacerait les peines.

Tu aurais rêvé d’un frisson de tendresse, passant sur l’échine d’un monde enfin réconcilié.


Tu sembles avoir bel et bien perdu la partie.

Rien de pire que sort confié à tyranniques engeances.

Ivres de leur pouvoir et de leur fortune, elles n’hésitent plus à semer la mort pour sauver leur fortune.

Tu contemples le gouffre ouvert sous nos pieds.

Rien ne justifie l’usage d’une telle force.

Sinon le cynisme d’ouvrir un peu plus les plaies béantes d’une humanité aux abois.


C’est le premier jour d’un mois qui s’ouvre sous la menace.

L’homme est capable de la plus grande beauté, du plus grand génie, mais quand il se perd entre les griffes de la cruauté aveugle, aucune espèce, même la plus sauvage ne saurait lui faire de l’ombre.

Le crime est le versant sombre du génie.


Xavier Lainé


1er mars 2022


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