jeudi 3 mars 2022

La guerre, sans fin 2




Photographie, Xavier Lainé, tous droits réservés




Le génie parfois fait fausse route qui sème la mort et l’effroi.

Bons ou mauvais, la corde est mince qui les sépare.

C’est donc constante vigilance sur nous-mêmes à maintenir.

Ce que ne semblent pas avoir compris les maîtres du monde.


Tandis que les images me parviennent de ruines et de cendres, je redresse mon maigre drapeau.

Maigre effort que d’afficher paix à ma fenêtre, piètre élan solidaire à l’instant où là-bas on meurt.

Enfer de feu et de sang, voici que les vieux monstres qui sommeillaient se réveillent.

La pandémie de violence et de haine, latente sous le couvercle des sombres décisions virales, borde nos jours de ses âcres fumées.


Bien entendu ils y vont, les hypocrites, de leurs couplets de sanctions économiques.

Que peuvent bien avoir à faire, les victimes « collatérales » du crime contre l’humanité commis, de savoir quelques oligarques privés de leur coussin de devise déposés dans les coffres d’une Europe sans envergure ?

Sans envergure, je dis, même si certains se trouvent ravis de son réveil face à l’absurde d’où elle est née.

L’Europe des financiers se réveille : le meurtre est trop évident et pourrait les entacher comme celui des victimes du passé.

Ceux-là, quand ils disent « plus jamais ça », c’est juste pour que le sang n’éclabousse pas trop le vernis de leurs façades.

Ils poussent des cris d’orfraie devant l’invasion et les civils contraints à l’exil après avoir armé le bras des assassins, justifié en sous-main la folie furieuse d’un démiurge en mal de domination, un mâle en rut perpétuel qui brandit le sexe de ses armes pour mieux museler son peuple.

Me voici devant ces tristes déchirements : je n’ai que mots et larmes.


Xavier Lainé


2 mars 2022


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