mardi 8 mars 2022

La guerre, sans fin 7

 



Photographie, Xavier Lainé, tous droits réservés


On ne les croyait pas quand ils disaient : « nous sommes en guerre »

On ne les croyait pas car la veille ils considéraient ce qui était comme négligeable.

Ils ne savaient pas trop comment utiliser le symptôme pour tuer le malade.

Ils croyaient nous surprendre en semant l’angoisse du pire.

N’étant pas de notre monde, ils ne peuvent pas savoir que le pire est déjà vécu, en souffrances sociales, économiques, en errements psychologiques devant l’âpreté d’un monde qui ne fait jamais de cadeau.

En fait, nous n’avions pas besoin de les croire, car, intuitivement, nous savons qu’ils sont en guerre.

Même et surtout quand ils ne le disent pas.

Nous savons n’être que les variables d’ajustement d’une guerre qu’ils mènent contre la vie pour satisfaire à leur délire maladif de profit et de pouvoir.

Ils sont la tumeur.

Pandémies et guerres sont les symptômes de la maladie qui ronge leur propre système.


« Quand on démonétise le mot « révolution », c’est évidemment pour rendre impensable ce qu’il désignait. L’acte qui démonétise entraîne une ruine, et en effet une ruine est désormais au centre de la pensée — au centre du corps, ai-je envie de dire, parce que la ruine est contagieuse et que, se répandant, elle contamine l’organisme, c’est-à-dire l’ensemble des organes. » (Bernard Noël & Michel Surya, sur le peu de Révolution, éditions La Nerthe, 2020)


Leur guerre, qu’elle soit pandémique ou militaire, ne consiste qu’à monétiser nos rêves, nos utopies, nos fous désirs de vivre dans une relation non truquée, non calculée.

C’est folie, certes, mais sans cette folie, le monde et la planète se seraient déjà débarrassés de notre présence.


Xavier Lainé


6 mars 2022 (2)


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire