samedi 12 mars 2022

La guerre, sans fin 10

 



Photographie, Xavier Lainé, tous droits réservés


« J’aime les situations qui font battre le coeur, et le silence qui permet alors d’entendre ce battement. » Bernard Noël, La langue d’Anna, éditions P.O.L, 1998


Or, justement, c’est ce silence qui est devenu impossible.

Deux ans qu’ils ne cessent de battre leurs casseroles pandémiques, qu’ils ne laissent plus la moindre parcelle de silence bercer les battements de nos coeurs.

Dans cette agitation permanente, bien difficile d’y voir clair, de prendre de la distance.

Voici qu’après la folie pandémique, vient la guerre.

S’ensuit cet abattement devant l’absurde apparente fatalité.

Et avec l’impossible distance qui permet de réfléchir.


Par exemple, me viennent à l’esprit deux questions :

- Depuis la disparition de l’Union soviétique avec la complicité de l’oncle Sam, qu’est-ce qui justifie encore de désigner la Russie en bouc émissaire du monde « occidental » ? Et, donc qu’est-ce qui justifie encore le machin dénommé OTAN ?

- Par ailleurs, et pour les mêmes raisons, de quel équilibre des forces peuvent encore parler les puissances détenant l’arsenal nucléaire ? Pourquoi donc ne ratifient-elles pas l’accord international d’interdiction de ces armes, puisque leur ennemi potentiel a disparu ? 


Nous en avons la preuve désormais, ce qui est sensé nous protéger peut s’avérer un danger.

Qu’un démiurge totalitaire s’empare des commandes et la terre peut disparaître à son tour.

Car les bombes ayant pulvérisé Hiroshima et Nagasaki réunis sont des bombinettes à côté des milliards déboursés pour « moderniser » un arsenal devenu inutile et dangereux.


Xavier Lainé


8 mars 2022


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