Alors comme ça parce que les uns furent imposés aux autres par un occident qui ne savait comment régler la facture de la Shoah, il faudrait aujourd’hui revenir au point zéro de l’histoire.
Flashback ! Je l’ai lu : Israël n’existe pas !
Certes, ce fut une construction d’un occident sans conscience.
Un occident qui s’est toujours comporté en colonisateur, en grand ordonateur de la nature et des êtres, avec l’assentiment divin, tant qu’à faire !
On a vu les Papes bénir les armes et les tyrans !
Les victimes de la Shoah regroupés dans une parcelle de terre qui n’appartenait à personne sinon aux palestiniens qui s’y étaient succédés depuis des millénaires, des héritiers anthropologiques des sémites d’autrefois.
Quelque chose ne colle pas dans l’histoire qui nous est racontée.
Car bien évidemment, si on suit les doctes occidentaux, la Terre avant eux était vierge (ils nous ont fait le coup en Amérique).
Tout est prétexte à domination, colonisation, expulsion des « autochtone » des espaces convoités.
Qu’importent les raisons de ces grossiers appétits : les autochtone sont toujours considérés comme inférieurs à la science européenne centrée sur elle-même.
Que les motifs en soient économiques ou religieux, le résultat est le même : les uns nourrissent de génération en génération la rancoeur d’avoir été expulsés, les autres la crainte que les premiers ne viennent à juste raison leur demander des comptes.
Je lis : Israël n’existe pas !
Mais alors, allons jusqu’au bout du raisonnement : les Etats d’Amérique n’existent pas non plus !
Faudrait-il donc renvoyer ceux qui y habitent ?
Ce qui m’étonne le plus c’est de lire de vrais messages de haine qui oublient qu’à confier notre sort à des dominants qui ont inventé les nations pour mieux assoir leur domination sans partage, nous avons allumé la mèche de toutes les guerres.
Saurions-nous être assez « responsables » pour regarder en face comment les nations ont été une création du capitalisme industriel des XVIIIème et XIXème siècles ?
Les bourgeois qui sévissaient à l’époque étaient esclavagistes, ont créé le salariat qui leur revenait moins cher que l’esclavage, ont semé doute et désordre avec l’aide du goupillon qui bénissait leurs expéditions en tous points d’une terre habitée par des peuples qui avaient appris à vivre autrement qu’eux !
Mais l’autre est toujours l’ennemi des bas profits.
L’autre est toujours ce « rien » qu’on croise dans des gares et qui heurte la sensibilité des bourgeois élyséens.
Certes la libération des peuples est une nécessité absolue pour en finir avec le morcellement des territoires au nom de nationalismes ethnocentrismes-religieux d’un autre temps.
Mais la libération peut-elle avoir lieu en supprimant « ce qui n’existe pas » ?
Ou la libération passe-t-elle par la reconnaissance de notre « qualité d’humains » tous semblables et tous différents et le droit le plus strict de tous à vivre en paix sur cette Terre qui nous fait bien sentir qu’elle vivrait peut-être bien mieux sans nous ?
Le choix est ici clair : continuer dans le cercle infernal des dominations et accumuler les rancoeurs, les frustrations, les blessures qui à leur tour ensemencent toutes les violences, ou enfin rompre avec l’engrenage imposé par le capitalisme depuis son origine et accentué par sa version néo-libérale qui n’est qu’un autre visage des fascismes du XXème siècle.
Autrement dit le choix est celui-ci : poursuivre la guerre perpétuelle de tous contre tous ou cheminer vers une manière de vivre qui nous libère du joug des exploitations en libérant la Terre que nous assassinons comme de somptueux imbéciles.
La terreur aveugle que nous voyons se développer un peu partout n’est que le symptôme du stade ultime d’un cancer qui ronge notre humanité depuis l’invention des « grandes civilisations » comme des « grandes religions ».
La sagesse, si nous en étions encore capable serait de nous réfugier dans le camp de l’espoir et de condamner sans appel toute forme de « terrorisme », qu’il émane des Etats comme de groupuscules persuadés de détenir une vérité totale et définitive au nom de leurs rancoeurs et frustrations, qui brandissent parfois des textes religieux pour justifier les crimes qu’ils commettent sans avoir pris le temps de les ouvrir et de les lire.
Et au siècle du « zapping », il semble qu’il soit très courant de condamner sans lire, donc sans savoir.
*
À nier le droit des uns à l’existence
On s’expose un jour
À voir ceux-ci nier notre propre existence
L’humain qui pisse autour de chez lui
Pour marquer la frontière
Est-il supérieur à l’animal qui en fait de même
Sur le trottoir devant chez lui
« On n’a jamais vu un lion créer une banque d’antilopes »
Disait Pierre si décrié par ceux que sagesse dérange
Mais voilà que les Hommes entre eux
Considèrent pour certains un droit à l’humanité
Et en dénie l’accès à d’autres
Qu’ils regardent comme leurs inférieurs
C’est là que commence l’esprit colonial
J’ai le droit pour moi puisque c’est moi
Qui en ai rédigé les codes
Puisque tu es autre
Que tu n’es rien
Au regard de ma grandeur auto-proclamée
Je peux te spolier
Je peux te voler
Je peux te réduire en esclavage
Te mentir et t’abaisser
Voilà la philosophie qui nous mena
Tout droit dans les griffes du nazisme
Dont les pousses germent un peu partout
Sous le couvert d’un libéralisme
Qui n’est qu’un masque posé
Sur le visage des mêmes
*
Ce sont journées de plomb
Que celles qui viennent après l’inouïe violence
Les scènes de terreur
Impossible de les oublier
Quel que soit le débat
L’urgence est à relever le gant de l’espoir
Croire encore en l’intelligence possible
Attelée à la connaissance d’une histoire
Pour ne pas qu’elle se répète
Ce sont journées de plomb
Rassurées par le rejet unanime
De toute forme de violence
Xavier Lainé
12 octobre 2023
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