vendredi 9 juillet 2021

Peindre dans l’air du temps (trilogie) Tome 1 - Théodore entre deux temps 2

 



Le baiser - Théodore Géricault




Il en est ainsi de l’histoire qu’elle mijote longtemps.

Puis tout à coup les évènements se précipitent, se condensent .

Ce qui couvait depuis des siècles explose.

Les roches expulsées mettent un certain temps à retomber.

Tout n’est pas aussi simple que dans les discours convenus.


Théodore vit dans ces instants de convulsion.

Une contraction du temps et de la vie le saisit.

Ce temps et cette vie qui nous laissent pantois sur le seuil de lendemains indécis.

Il suit un roi qui avait chassé un empereur, qui lui-même avait chassé vaine tentative d’un pouvoir du peuple.

Il suit, comme beaucoup dans l’histoire suivent.

Bien peu précèdent, ou anticipent, car dans ce tourbillon bien difficile de savoir qui, du roi ou de l’empereur tiendra les rênes.

Il faut du temps pour qu’en dessous des rois et des empereurs, on arrête de suivre machinalement le courant.

Il faut du temps pour s’aventurer à le remonter pour aller boire à la source.


Une armée s’installe en conquérante et ne donne rien à manger et boire aux miséreux.

Une armée est au service de qui veut dominer, parfois en usurpant le sens du commun à son seul bénéfice.

Une armée prend et se venge.

Une armée se fait instrument aux mains des fossoyeurs de l’espérance.

L’espérance, elle, se baigne nue et naïve à la source de nos humanités.


Il faut du temps, des convulsions, des fièvres, des éruptions.

Le virus de la liberté se noie dans ces tourmentes.

Le virus de la liberté se trouve piétiné lorsque l’histoire perd la boussole.


Xavier Lainé


2 juillet 2021


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