vendredi 30 juillet 2021

Peindre dans l’air du temps (trilogie) Tome 1 - Théodore entre deux temps 19

 



Le baiser - Théodore Géricault




J’aurais aimé, Théodore, être peintre plutôt qu’écrivain.

Les mots ont infiniment plus de mal à évoquer la complexité du vivant.

Alors que couleurs, traits, tentatives et croquis en disent bien plus.

Les mots parfois sont interprétés avec restriction par esprits pas toujours aiguisés.

Les mots peuvent blesser, être interprétés à l’inverse de ce qu’ils sont.

Tes oeuvres, Théodore ont une immortalité.


Elles sont le reflet de nos sentiments.

Les yeux, les visages, des chevaux et des hommes, en disent long sur nos inquiétudes.

Y aurait-il seulement, dans cette histoire, un moment pour la quiétude, pour l’apaisement, le repos et l’amour ?

Nous voici fétus de paille, chahuté de mains de maîtres qui ne nous lâchent jamais, nous laissent toujours exsangue dans les chemins creux de leur gloire.


Comme toi, sans doute et comme beaucoup d’autres, j’en viens à céder la place.

Abandonner cet être au monde qui te pousse au devant de la scène quand tu ne peux être que derrière le voile, le miroir, regardant avec effarement la course échevelée de tes contemporains.

Une fois vécu l’expérience des leurres, pas d’autre solution que de s’en écarter à moins d’aimer être trompé.

La vie est considérée comme une lutte incessante entre les hommes.

Il faudrait jouer des coudes comme tu le montres dans tes recherches autour des luttes gréco-romaines.

Vivre ne serait que ça : une lutte permanente entre humains pour triompher de l’autre, ce rival.

Sans doute est-ce le symptôme de cet éloignement de l’état de nature qui nous caractérise.


Xavier Lainé


19-20-21 juillet 2021


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