mardi 20 juillet 2021

Peindre dans l’air du temps (trilogie) Tome 1 - Théodore entre deux temps 9

 



Le baiser - Théodore Géricault



Puis ce baiser qui est ton refuge.

Quand tout tourne mal, le mieux est encore de se blottir dans les bras accueillants.

De laisser filer les gestes tendres, ceux qui mettent baume au coeur qui rassurent et réconfortent.

L’histoire est friande des grandes batailles.

Elle l’est un peu moins des pieds gelés, des plaies ouvertes, des souffrances endurées.

C’est pourtant avec ce quotidien qu’il faut bien composer.

Alors on battit nid douillet où laisser se déposer l’amour.

Un amour qui n’attend aucune autorisation pour s’éveiller au coeur sensible.

Il est là, il frémit dans l’ombre.

Il te suit, Théodore jusque dans ta fuite éperdue.

Il reste entre deux toiles, jamais avoué mais toujours présent.

Il devient la boussole des jours mauvais, le phare dans les tempêtes d’un temps sans repères.


Ce baiser qui est notre refuge.

Un instant suspendu entre deux luttes, entre deux misères, entre deux portes.

Baiser interdit en zone de tous les périls, qui pourtant nous est si nécessaire.

Je ne sais quand ni où, mais la découverte de cette toile est là, qui m’emporte au tréfonds de l’oeuvre.

Théodore fuit.

Il ne fuit pas que l’air du temps.

Il fuit l’amour jugé fautif lorsqu’il dévore les êtres hors des normes édictées par prude bourgeoisie.

Tous les ingrédients des dominations à venir est contenu dans un baiser.


Xavier Lainé


9 juillet 2021


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