jeudi 8 juillet 2021

Peindre dans l’air du temps (trilogie) Tome 1 - Théodore entre deux temps 1

 


Le baiser - Théodore Géricault

Source photographique


J’entrais sur tes traces par la porte Aragon.

Je ne comprenais pas tout de suite que lui-même t’avais suivi.

Sur cette pente romantique d’un pathétique souvenir, j’inscrivais en lettres d’or la mémoire du temps passé.

Tu partais en grandes chevauchées à la poursuite d’un roi déchu.

Tu avançais dans les matins blêmes.

Tu ne savais plus, comme tant aujourd’hui, vers où diriger ton pinceau.

Une toile de sang régnait sur les pavés, les chemins creux, les plaines et les collines boueuses.

On s’enfonce si vite dès lors qu’on ne sait prendre hauteur.


Lorsque tout s’écroule, difficile de faire le bon choix.

Tellement plus aisé de suivre le premier venu.

Partir dans la moins bonne direction, avec le sentiment de bien faire.

Ainsi va Théodore dans les pas d’un roi en fuite devant un empereur en déroute.

Ainsi va Théodore à l’heure de ne plus peindre dans les chemins creux de nos défaites.

Nous avons été piégé par nos propres idées.

Ce que révolution soulève comme espoir se noie très vite dans le sang des réactions.

Quelque soit leur nom, les dominants ont bien vite fait d’accomplir le ménage.

Gare à ceux qui n’ont pas pris le bon chemin : celui indiqué par les pouvoirs.

Le mauvais, celui qui en conteste les idées.

Théodore s’en fout. Il a rejoint les mousquetaires du roi fuyant la colère de l’empereur.

Qu’importent au peuple Théodore et ceux qui l’accompagnent.

Une armée est toujours d’occupation.


Xavier Lainé


1er juillet 2021


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