lundi 5 juillet 2021

Pas de colère

 




Pas de colère non.

Juste une colérique compréhension des évènements.

Du résultat d’une absence de travail.

D’une absence, tout simplement.


Tellement englués dans le système.

Comment y voir clair et remettre en cause ton petit confort.

Ta petite maison acquise à fort surendettement.

Tes petites vacances payées par ton esclavage aux crédits.


Beaucoup ont déjà tout perdu.

Quand il ne reste rien, plus rien à perdre, demeurent les bases de la révolte.

Ça couve dans les sous-sols de ce monde.

Il n’y a pas que les volcans, les vrais qui se réveillent.

Il y a aussi la conscience d’être et d’avoir été trompé depuis longtemps.

Celle de n’obtenir jamais aucune satisfaction ni reconnaissance.


Que reste-t-il de la vie lorsqu’elle est réduite à si peu ?

Si peu qu’il ne s’agit plus d’en « profiter » ?

Si peu que chaque jour qui passe n’est qu’un instant de survie ?


Si facile pour qui ne manque de rien d’inviter à « s’adapter ».

Certain que devant le néant, l’instinct de survie résume toute existence.

Parfois avec un goût amer devant les sommes détournées.

Devant les petites malversations entre amis.

Lorsque ta révolte se termine par un oeil ou une main en moins.

Tandis que, juste à côté, d’autres ne sont inculpés de rien qui ont tout volé.

C’est ce sentiment profond d’injustice flagrante qui tue toute idée de démocratie.


Xavier Lainé


28 juin 2021


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