dimanche 4 juillet 2021

Au paradis des humains arc-en-ciel

 




à PJ et l'association Manosqueer


Évadé un instant, j’entrais au paradis des humains arc-en-ciel.

Dans une musique étourdissante ils fêtaient leur bonheur d’être là.

Leur bonheur de s’aimer, à tort et à travers.

Ils sortaient des chemins creux de la clandestinité discriminante.


Pas besoin d’entrer, puisque le ciel d’été lentement se voilait.

Je rejoignais la table de mes hôtes arc-en-ciel.

Ils buvaient et grignotaient en riant de bon coeur.

Ils s’embrassaient et se câlinaient sous le ciel d’ombre.


Assis en bout de tablée, mes yeux contemplaient leur joie.

Les enfants arc-en-ciel sont les nouveaux lendemains enchantés.

Ils s’aiment tels qu’ils sont sans fard et sans lumières.

Ils ne cherchent pas à briller mais à vivre au grand jour.


Trop longtemps confinés au revers d’un monde hypocrite,

Les humains arc-en-ciel n’osaient clamer leur innocence.

Les voici au grand soir habillés pour la parade.

Ils clament leur droit à la différence dans un grand rire.


Évadé de ce monde sans joie, mes yeux contemplaient 

La beauté énigmatique assise un peu plus loin.

Je me faisais discret dans la nuit qui envahissait la cour.

L’un s’approche et se plaint de n’y rien voir avec lunettes de soleil.


Il te faudra des lunettes de lune, à cet heure, pour ne pas être ébloui.

Tu ne dis rien ? Je contemple. Et tu tires quelles conclusions ?

Je ne tire aucune conclusion, je me laisse emporter par ce maelström

D’amour et de tendresse qui présage un autre monde enfin.



Xavier Lainé


27 juin 2021


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