Revenir à quelques fondements pour ne pas se perdre
Pour ne pas laisser son âme errer au gré des invectives
Pour nommer un chat un chat et ne pas se fondre dans la confusion
Être aux côtés des primo-habitants d’un lieu
Ce n’est pas exiger l’extermination des colonisateurs
Mais dénier le droit des premiers à revendiquer leur espace vital
C’est se ranger aux côtés des seconds
Au risque d’en cautionner la dérive guerrière
*
Être aux côtés
Tendre la main
Comme une perche
Pour sauver qui part à la dérive
Éviter les noyades ou les asphyxies
C’est ainsi que nous sommes
Humains sans trop y réfléchir
Sans regarder au gain
Mais en pleurant sur les victimes
Lorsque nous ne savons pas
Lorsque nous ne savons plus
Être aux côtés
Ouvrir nos bras
À qui s’effondre sous le poids
D’un monde semant ruines
Sur son chemin sans
Allumer les lumières
Saurions-nous
Qu’il faudrait en effet prêter notre flamme
Pour dérouter la nuit qui s’étend
L’hiver des âmes et des coeurs
Qui se terrent aux souterrains des libertés perdues
Être aux côtés
Tendre la main
Ouvrir les bras
Te serrer contre mon coeur
Ma soeur en infortune
Pour le seul bonheur d’un instant
Un éphémère instant
*
Si
Si la main tendue se fait hésitante
Tu restes là devant les décombres de ce qui fut
L’amour déchiqueté sur les récifs
Pleurant à chaude larme l’éternité de tes échecs
Jamais échec et mat
Mais quand même parfois sérieusement en difficulté
Tu aimerais arpenter des rives qui te régénèrent
À l’abri de bras ouverts pour épancher tes soupirs
Xavier Lainé
17 Novembre 2023
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