« Par l'étonnement et le questionnement, l'homme va pouvoir enfin se libérer de l'emprise de certaines habitudes de pensée, convictions, théories reçues sans vérification, opinions, préjugés, décisions toutes faites, qui décrètent ce que sont le monde, les choses, les personnes, la connaissance, etc. L'homme, c'est, à chaque fois, un autre homme, une autre vie, une autre expérience. L’homme n'est pas, mais devient ; cela signifie qu'il se doit d'exister comme émergence de figures nouvelles, autres, du pensable et de l'agir ; qu'il existe dans son altération incessante. Cela est aussi valable sur le plan collectif. Une société qui n'engendrerait pas de nouvelles formes d'organisation signerait son propre arrêt de mort. » Marc-Alain Ouaknin
Je suis celui qui sait qu’il ne sait pas
Qu’il écrit pour répondre à un mouvement du dedans qu’il ne veut pas contrarier
Qu’il écrit certes, mais sans trop savoir quoi ni pourquoi et si possible n’importe comment
Histoire de brouiller les pistes, je suis celui qui ne se dit ni poète, ni écrivain, ni rien d’autre qu’existant
Etant de cette espèces, je ne cesse de devenir
Justement parce que je mesure le puits de mes ignorances
Qu’il me faut toujours creuser un peu plus loin
Dans ce que l’humain, en ses temps de splendeurs, sait créer de plus beau et même parfois sublime
Je ne peux donc que me désoler d’observer comment la pente glissante de la médiocrité nous conduit droit vers les précipices de la violence
De la violence pour elle-même
De cette espèce de violence qui prend racine dans des ignorances abyssales
Alors je lis et j’apprends
Je m’organise comme je peux pour ne jamais m’arrêter d’apprendre
Juste pour ne pas sombrer, moi aussi, dans ce gouffre amer
Juste pour sauver le peu d’humanité dont chaque livre lu me gratifie
Pour sauver ce qui peut encore l’être dans un contexte où chacun s’imagine seul contre tous
*
« Pendant que de bons poètes, de vigoureux historiens gagnent laborieusement leur vie, le financier abêti paye magnifiquement les indécentes petites sottises de l'enfant gâté. » Charles Baudelaire
Ce qui change et ne change pas
Ce qui se transforme et ce qui demeure
En l’état de déliquescence
En l’état de perdition
Puisque les seconds
Ceux qui devraient être seconds
Permettant aux premiers
De poétiser et étudier en paix
Sont propulsés au devant de la scène
Pour le seul caprice
Des enfants gâtés de la bourgeoisie
Je sais que je ne sais pas
Que rien ne m’autorise
Au moindre jugement péremptoire
Je sais que je ne sais pas
Je sais
Je vois
J’entends
Les longues complaintes
Les psalmodies de douleurs
Que génèrent les caprices
Des enfants gâtés de la bourgeoisie
Xavier Lainé
10 novembre 2023
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