dimanche 3 décembre 2023

Si étroit est le chemin 10

 






« Par l'étonnement et le questionnement, l'homme va pouvoir enfin se libérer de l'emprise de certaines habitudes de pensée, convictions, théories reçues sans vérification, opinions, préjugés, décisions toutes faites, qui décrètent ce que sont le monde, les choses, les personnes, la connaissance, etc. L'homme, c'est, à chaque fois, un autre homme, une autre vie, une autre expérience. L’homme n'est pas, mais devient ; cela signifie qu'il se doit d'exister comme émergence de figures nouvelles, autres, du pensable et de l'agir ; qu'il existe dans son altération incessante. Cela est aussi valable sur le plan collectif. Une société qui n'engendrerait pas de nouvelles formes d'organisation signerait son propre arrêt de mort. » Marc-Alain Ouaknin


Je suis celui qui sait qu’il ne sait pas

Qu’il écrit pour répondre à un mouvement du dedans qu’il ne veut pas contrarier

Qu’il écrit certes, mais sans trop savoir quoi ni pourquoi et si possible n’importe comment

Histoire de brouiller les pistes, je suis celui qui ne se dit ni poète, ni écrivain, ni rien d’autre qu’existant

Etant de cette espèces, je ne cesse de devenir

Justement parce que je mesure le puits de mes ignorances

Qu’il me faut toujours creuser un peu plus loin

Dans ce que l’humain, en ses temps de splendeurs, sait créer de plus beau et même parfois sublime

Je ne peux donc que me désoler d’observer comment la pente glissante de la médiocrité nous conduit droit vers les précipices de la violence 

De la violence pour elle-même

De cette espèce de violence qui prend racine dans des ignorances abyssales

Alors je lis et j’apprends

Je m’organise comme je peux pour ne jamais m’arrêter d’apprendre

Juste pour ne pas sombrer, moi aussi, dans ce gouffre amer

Juste pour sauver le peu d’humanité dont chaque livre lu me gratifie

Pour sauver ce qui peut encore l’être dans un contexte où chacun s’imagine seul contre tous


*


« Pendant que de bons poètes, de vigoureux historiens gagnent laborieusement leur vie, le financier abêti paye magnifiquement les indécentes petites sottises de l'enfant gâté. » Charles Baudelaire


Ce qui change et ne change pas

Ce qui se transforme et ce qui demeure

En l’état de déliquescence

En l’état de perdition

Puisque les seconds

Ceux qui devraient être seconds

Permettant aux premiers

De poétiser et étudier en paix

Sont propulsés au devant de la scène

Pour le seul caprice

Des enfants gâtés de la bourgeoisie


Je sais que je ne sais pas

Que rien ne m’autorise 

Au moindre jugement péremptoire

Je sais que je ne sais pas

Je sais

Je vois

J’entends

Les longues complaintes

Les psalmodies de douleurs

Que génèrent les caprices

Des enfants gâtés de la bourgeoisie



Xavier Lainé

10 novembre 2023


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