À s’habituer au pire on finit dans un gouffre
Étrange accoutumance
*
Mais il ne faut pas le dire
Le pire
Il ne faut pas médire
Sur nos « élus »
Qui sont si fiers d’eux-mêmes
Que tout avis critique
Leur est intolérable
Il ne faut pas dire
Pas critiquer
Pas émettre le moindre mouvement de colère
Pas désobéir
Sous peine de
Justice irascible
Riant aux éclats
Au son du mot
LIBERTE
*
À trop attendre
Le réveil est pénible
Après le trop sec
Après l’incendie
Le temps des inondations est venu
Et avec lui le cortège des plaies
Qui ajoutent au quotidien
Le péril et la nécessaire survie
Tandis qu’élus et oligarques
S’en vont bras dessus bras dessous
Chanter sur toutes les ondes
Leurs cyniques louanges
*
C’est un étonnement constant
Cet art de nier l’évidence
De considérer le pathologique
Comme seule responsabilité
De l’être
Comme si l’être était coupé
De son monde intérieur
Comme de son monde extérieur
Comme si rien ne venait influencer
L’équilibre et sa rupture
Soigner n’est plus
Aider à rétablir un équilibre
Mais contraindre à la guérison
Des seuls symptômes
Acceptés comme tels
Le morcellement des savoirs
Utile à la science
Peut se révéler terrible
Lorsqu’il s’agit d’aider
Le vivant à se rétablir
Xavier Lainé
8 septembre 2023
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