Les destructeurs sont à l’oeuvre
Ici ils détruisent la nature
Ailleurs les monuments
Plus loin les bouquinistes
Plus proche les bibliothèques
Ils tuent et ils éborgnent
Ils laissent sans secours
Des femmes et des enfants
Les destructeurs vont à l’oeuvre
Tandis qu’en dîner onéreux
Ils paradent et se gavent
Ils auront donc marqué l’histoire
Du saut indélébile de leurs forfaitures
Saurions-nous nous en défaire
Qu’ils trouveront encore moyen
De nous jeter aux geôles de leur histoire
Qui ne ressemble en rien à la nôtre
Puisqu’ils se croient tout
Et nous nomment « riens »
*
Plus rien n’a de valeur en leur monde
Plus rien
Sinon leur argent sale
Ils ne vivent qu’au rythme de leurs profits
Tandis qu’ici s’accumulent les dettes
S’en vont en long cortèges de misères
Les laissés pour compte d’un monde immonde
*
Alors bien évidemment
On peut toujours chanter
L’internationale sans y croire
Qui y croirait quand ceux qui chantent
Se trouvent si isolés
Que cette piètre bravade
N’est que l’expression triste
De la tragédie d’un temps sans
Comme l’homme sans qualité
Ce temps file à grande vitesse
Ne laissant dans son sillage
Que sang et larmes
Misères et détresses
On peut toujours
Réduits à l’infime minorité
Braver le triste sort
Sous les rires goguenards
Des suppôts du racisme
Des complices silencieux
De la désespérance humaine
Riez
Riez donc pauvres gens
Quand demain il n’y aura plus
Personne pour chanter
Il ne vous restera sans doute plus
Que vos yeux pour pleurer
Noyés que vous serez
Parmi tant d’autres noyés
Dans la tragique traversée
D’un siècle sinistre
Xavier Lainé
23 septembre 2023
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