Est-ce pour éviter de voir
Que nous nous agitons tant
Et en tous sens
Courant après le futile
Ignorant le profond
Pour n’admirer que la surface
Est-ce
Les mots creusent une brèche
Chaque matin avant que jour ne pointe
Je m’y repose
Dans un lit de feuilles parfois jaunies
J’y puisse la sève de vie
Puis m’en retourne à la modestie de vivre
Un chaton observe la gymnastique de mes doigts
Sur le clavier de l’aube
Un écureuil en suit un autre
Dans le noisetier qui me cache
Aux regards d’une ville assourdie
Un homme
Qu’est-ce qu’un homme lorsqu’il se vante
Lorsqu’il ne rêve que de pouvoir
Ou de fortune
Sinon cet être misérable de vanité
Qui ne peut que tomber de son trône
Plus dure sera sa chute
Notre commune humanité n’a que faire
De ces abus de pouvoir
De ces soifs inextinguible de puissance
De richesses toujours mal acquises
Nous sommes plus que nos apparences
Derrière le verni de la fortune
Le coeur a du mal à battre
L’esprit s’enkyste
S’il vous plaît
Ne croyez rien de ce que mes mots laissent entrevoir
Ne croyez rien
Creusez votre propre sillon
De livre en livre
Laissez vous aller à l’ivresse
D’une connaissance toujours fière
D’échapper aux volontés de possession
Pourtant je ne cesse d’écrire
Ne cesse de publier mes mots
Dans la discrétion de mes pages cachées
Pour ne pas vous offenser
Pour ne rien dominer ni juger
Juste poser là les pensées fugaces
L’esprit éphémère d’un instant volé
À la vie trépidante qui passe
Sous mes fenêtres ouvertes
Notre grandeur humaine
Réside dans des palais et des temples de papier
Xavier Lainé
14 septembre 2023
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire