« L’accoutumance à l’image isole l’individu et lui propose des simulacres d’autrui. Plus je suis dans l’image, moins je suis investi dans l’activité de négociation avec autrui qui est en retour constitutive de mon identité. »
Marc Augé, Qui donc est l’autre ? Éditions Odile Jacob, 2017
L’oeil rivé sur l’image sans le son
Plus qu’image
Pas grand chose derrière
L’esthétique en prime
Rien d’autre
On surfe
On nage
Emporté par la houle
Roulé dans les vagues
Sans l’âme
Au dernier jour
On entre par la porte tombée
En l’automne des temps
Qui se fait été indien
Tarde à rafraîchir
Une atmosphère en surchauffe
On se perd
Dans le dédale
On ne sait
Quel Minotaure
Nous attend
Il nous attend pourtant
Là tout au bout
D’une vie emportée
Comme fétu
À la surface des choses
*
Tant de relations qui se nouent et se dénouent
Au mitan des places et des rues
Tant de choses dites et redites
Qui ne sont que redites
Tant de bousculades
De gens pressés
Tant
Tant qu’éberlué
Ne sais où me placer
Solitaire acharné
Voir les groupes se former
Se déformer
S’assoir en terrasse
Tant de choses à se dire
Qu’en semaine harassée
Sont impossibles à dire
Depuis si longtemps
Mes pas arpentent la ville
Mais toujours solitaire
Ne sais vers qui me rendre
Qui serait de doux accueil
Pour mon silence nécessaire
Plus facile
Me mettre devant la page blanche
Laisser traîner mes doigts
Sur le clavier des soupirs
Ouvrir la fenêtre
À l’automne des mots perdus
Qu’à m’assoir à vos tables
Sans savoir quoi vous dire
Si parole serait même possible
Tant pensées se bousculent
Au portillon de mon crâne
Dès lors m’en retourne silencieux
Avec parfois petit serrement de coeur
De ne pas savoir être
De votre bonne compagnie
Xavier Lainé
30 septembre 2023
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