mercredi 28 décembre 2022

Poéthique (une déambulation) 12

 



Photographie : Xavier Lainé - Le poème déchiré - 2012



Redescendu tard dans la nuit des « Hauteurs de Macchu Picchu ».

Mon voyage se poursuit dans les décombres.

Parfois une maigre lumière me parvient.

Une lune radieuse borde mes rêves de folle tendresse.

J’atterris parmi la liesse déchaînée des âmes sans conscience.

Certains disent que des centaines de morts l’accompagnent.

Qu’importe ces népalais, afghans, syriens et autres sacrifiant leur vie pour des klaxons.

Pour se soumettre un peu plus à la course folle des crampons achetés de haute finance.

Ici on se déchaîne par les rues et les places.

Nous sommes « pays des droits de l’homme », à ce qu’il paraît.

Nous sommes les fossoyeurs de milliers de vies fauchées pour des jeux du cirque absurdes.

Stades climatisés en plein déserts tandis qu’en pays prétendu riche on invite les plus pauvre à ne plus se chauffer.

Je m’en vais retourner dans les « Hauteurs de Machu Picchu ».

J’emboiterai les pas de Don Pablo Neruda.


« Peut-être n’ai-je pas vécu dans mon propre corps ; peut-être ai-je vécu la vie des autres⁠1 »

C’est cela même, Don Pablo, quelle serait ta souffrance de poète de voir en quels temps nous vivons ?

Un hideux à l’origine de ce monde « libéral totalitaire » t’a épargné d’arriver jusqu’ici.

A permis que ton âme hante pour toujours les « Hauteurs de Machu Picchu ».

Mes nuits sont toutes retournées de voir le ver du fascisme s’immiscer dans un quotidien de misère.

Mes nuits pleurent les rêves éveillés d’une poésie qui ne dit plus rien, muselière portée pour se défier de tous et de chacun.

Mes nuits pleurent et crient dans le flot de vos joies sordides : un but marqué, ne serait-ce pas ballon devenu arme contre notre humanité même ?


(11 décembre 2022 — 1 — 10h33)


*


Encore une journée de foutue.

Foutue journée dont les heures défilent plus vite que leur ombre.

Heures qui se défilent, laissant si peu de temps au repos et à la rêverie.


Ainsi vont les jours en monde pressé.

Si pressé qu’il nous épuise.


(11 décembre 2022 — 2 — 20h44)


Xavier Lainé



1 Pablo Neruda, J’avoue que j’ai vécu, éditions Folio

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