vendredi 16 décembre 2022

Poéthique (une déambulation) 1

 


Photographie : Xavier Lainé - Le poème déchiré - 2012




Préambules du mois d’avant


Comment vas-tu ?

Je vais.

Je ne sais pas trop où, mais je vais.

Je m’émerveille chaque matin de me réveiller vivant.

Je m’étonne chaque soir d’avoir traversé le jour sans m’écrouler.

Je vis.

Voyez-vous ?

Je vis.


(30 novembre 2022 — 1)


*


Comment vivez-vous ?

Mes yeux vous regardent.

Parfois je vous écris.

Je vous dis que j’aime ce que vous faites, ce que vous êtes.

Je le dis sans rien attendre en retour.

Puis retourne au silence que je n’aurais jamais du quitter.

Je retourne à mes pages qui n’attendent rien.

Qui se contentent d’être là, avec ces mots qui me traversent.

Ces mots que je ne peux étouffer sans m’étouffer moi-même.

Ces mots qui ne font pas littérature.

Ces mots dont je ne suis souvent même pas certain d’être l’auteur.


Je retourne à mon silence qui a appris à ne rien attendre.

Je n’ai pas l’ego qui convient.

Je ne sais rien vendre.

Je n’ai rien à vendre.

Juste tenter d’exister, sans rien attendre en retour.


(30 novembre 2022 — 2)

*


Boulangerie, pâtisserie et autres friandises.


Il fait froid dehors et si chaud dedans.

Puis le visage s’éclaire comme un signe de reconnaissance.

Je commande un gâteau pour demain.

Elle énumère toutes les variétés possibles .

Framboise citron, ce sera parfait.

Faut-il y ajouter un signe ?

« Bon anniversaire, oui ! »

Le visage se fait souriant : « Le vôtre ? »

« Bé non, pas le mien », raté.


Comme j’aime ce petit accent venu de l’Est, c’est comme une friandise posée sur le regard du matin.


(30 novembre 2022 — 3)



Xavier Lainé


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