Où sont les nuits paisibles d’antan
De ces nuits sans souci bordées de rêves
De voyages dans le temps et dans l’espace
Qui me laissaient au matin heureux
Où sont-elles
Dans l’âpre chaleur d’un été tardif
Mes rêves se construisent d’étranges rencontres
Vous êtes si nombreux à les peupler
Que m’interroge sur la place occupée
Par vos présences intempestives
En mon crâne stupéfait
Le trouble vient
Il surfe au sommet d’une vague
Plonge dans les rouleaux
Puis réapparaît plus loin
Toujours aussi vaillant
Le trouble
Nous nageons en eaux troubles
Nous savons et mesurons le risque pris
À poursuivre ainsi étrange traversée
Mais
Nous nageons en eaux troubles
Certains un peu troublés
D’autres plus nombreux
En splendide indifférence
Que restera-t-il de ces mots
Une fois la déferlante abattue
Sur nos têtes effarées
Effaçant tout sur son passage
Quelle terre
De quelle Terre pouvons-nous encore parler
À l’heure des grandes indifférences
Pour cause de « vacances »
De quelle Terre encore causer
En pays meurtri sous le joug des cinglés
Fous et ivres d’argent et de pouvoir
Ils coupent et saignent qui se laisse tondre
Ils affirment posséder l’unique parole
L’inique vérité
Argent
Gloire
Pouvoir
Sont leurs seules litanies
Mes rêves s’élèvent
Tentent de vous tendre encore la main
Voudraient vous secourir
Vous préserver du danger imminent
À la déferlante naturelle
Va s’adjoindre celle
D’une absolue dictature
Dont ils sera bien délicat de se défaire
Mes mots demeureront en jachère
Semés en terre perdue
Tandis que vos pleurs activeront peut-être
Leur ultime germination.
Xavier Lainé
9 juillet 2023
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