« Dénoue les cheveux, dit-elle. La nuit est blanche et chaude, la neige sur les montagnes absorbe la lune. » Jim Harrison, Ghâzals
Si souvent je passe
Je passe à côté
Sans même m’en rendre compte
Je passe à côté
Sans en faire une règle
Dans la course imposée
À toujours plus
Toujours plus vite
Je passe à côté
À côté de l’autre
Qui me regarde pourtant
À côté de moi-même
Qui voudrait vivre effacé
Les mots se dispersent
Sous les soupirs d’un vent matinal
La fraîcheur fait semblant
Les feuillages se dessèchent
La terre n’en peut plus
Et moi non plus
Je passe
Trop souvent
Je passe mon tour
Je ne cherche rien d’autre
Que mon terrier de livres
C’est ici que je voyage
« Vous ne prenez pas de vacances »
Dit-elle avec un regard étonné
Mais quand j’ouvre un livre
Je suis en vacances
Je voyage
Je m’imagine
Le vent dans les cheveux
Il est beau
Le regard étonné
De la belle boulangère
Je passe à côté
À côté du regard
À côté des mains tendues
Trop peu l’habitude
Ici on se lamente
D’avoir du fuir devant
L’incendie qui ravage
La villégiature
On ne se rend pas compte
Du cynisme affiché
Quand tant suivent le route de Rhode
Mais n’y arrivent jamais
Xavier Lainé
25 juillet 2023
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