De quelle liberté puis-je parler
De quels mots puis-je affubler le jour
Habiller la beauté nue qui fait face à l’adversité
L’oeil froid devant les forces du désordre
De quelle liberté vais-je encore parler
Chaque jour les mots se bousculent
Contemplent les travers du monde
Expriment la colère devant l’effondrement
*
Je voudrais
Je voudrais ne parler que de la beauté
Du chant multiple des oiseaux de passage
Dans les buissons sauvages de mon jardin
En friche
Je voudrais
Je voudrais n’avoir de mots que pour la beauté
La beauté radieuse et insouciante
Qui allait de son pas fier
Manifester sa volonté
De vivre un autre destin
Je voudrais ne jamais retomber
Dans cette ornière déprimante
Où me jettent les miséreux multipliés
Les noyés perdus au ventre des mers
Les « chasses » organisées par les immondes
À qui ne leur ressemble pas
Mais fuis
Je voudrais
Mes mots se heurtent au récif
De l’insignifiance faite ministre
D’un monde qui ne sait rien de la vie
De la beauté nichée dans un petit coeur qui bat
Dans une larme d’amour qui s’écoule
Sur la joue juste avant le jour
Il est dur le bruit de la vie qui s’échoue
La coque éventrée sur les récifs dressés
De mains d’humains qui en usurpent le titre
Tant ils ne savent rien d’autre que leur bourse
Triste bourse inutile au jour du naufrage
Xavier Lainé
21 juillet 2023
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