J’écoute et j’entends
Tant de discours et de mots
Posés sur des maux dont
On connaît l’origine
Qui donc aspire à vivre
Hors discours ronflant
Sur la « crise » qui appauvrit
Toujours les mêmes
Enrichit
Toujours les mêmes
Qui donc
Alors moi
J’écoute
J’entends
J’observe
La puissance du fatras
Des mots posés
Sur les échines courbées
Les oreilles embourbées
Dans ce flot boueux
Mettre des mots sur
Mais ne rien dire de
Surtout
Ne rien dire de
De la souffrance
De la pauvreté comme trainée de poudre
Comme discriminations allumant la mèche
De la poudre qui s’enflamme
Certes pas tout de suite avec explosion
D’abord comme étoupe
Encens qui ne détend plus personne
Petite braise rouge
Invisible à qui ne veut pas voir
Il faut l’explosion des colères
Pour que le cri sourd
Soit enfin entendu
Alors on cherche par des mots creux
Quel baume poser sur la plaie ouverte
On se contente de couvrir
D’un voile de pudeur
La douleur et la peur
Qui domine les vies perdues
On se voile la face
Pour ne rien changer
Aux fondations d’un système
Dont l’idée est toujours
De dominer
De contraindre
De briser
Jamais d’épanouir en milliers de corolles
Les fleurs qui sommeillent en chacun
Jamais
*
Puis ouvrir ma porte
Offrir mes mains
Recenser vos tourments
Alors que dehors culmine
Un réchauffement hors normes
Puis ouvrir mes mains
Accueillir vos tensions
Psalmodier en silence
« Si un pour cent possèdent d’excellents fonds de pension,
Des milliers d’autres (99%) ont d’excellentes raisons
De cumuler les fonds de tension »
Vous gratifier d’un sourire encourageant
À la pensée d’être de votre monde en poste souffrante
Plutôt que du côté des manches qui cumulent les profits
Qui ne sont que nos pertes
Xavier Lainé
10 juillet 2023
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