Vous ne me verrez jamais
Clamer mes mots en voix vives
Comme parole divine
Auprès des cimetières marins
Qui n’ont jamais si bien porté
Leur nom
Savait-il
Paul Valéry
Qu’un jour
Au pied de sa tombe
Face à notre mer commune
Tant de linceuls viendraient
Comme écume tragique
Se poser à ses pieds
Il ne savait pas
Il ne pouvait pas savoir
La dictature d’un temps
De vacance culturelle
Ou dans des chaises-longues
Tandis que partout on saigne
On écoute parole de poètes
Jettant leurs mots en pâture
Au commerce d’un marché
Il ne savait pas
Je n’irai jamais clamer ma parole
Vous ne m’y entendrez jamais
Me contenterai d’y déposer
Le petit bruit de mes larmes
Sur la dalle grise
Petite goutte de tristesse
Dans les flots bleus
Où se baignent
Tant d’indifférences
Xavier Lainé
27 juillet 2023
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