Ma figure de proue poursuit sa route
Elle croise parfois les musiques du passé
Dans un grand élan retrouve les voix éteintes
Qu’elle embrasse d’une folle étreinte
Ginsberg
Snyder
Harrisson
Tous les absents encore
Au catalogue des découvertes
Ma figure de proue rayonne
Elle danse sous la caresse du jazz
Un instant se recueille
Missa solemnis
En messes non dites
Beethoven se réveille
D’un sourd cauchemar
Si je me réveillais aussi
D’une courte nuit
Avec les mots comme des étoiles
Perchées au firmament du temps
Ma figure de proue est nue
Ma figure de proue est nue
Elle brandit le drapeau des révoltes
Se rêve en égérie d’un monde à bâtir
*
« Je doute que personne s’écroule sauf les gouvernements
heureusement tous les gouvernements s’écrouleront
les seuls qui survivront seront les bons gouvernements mais ils n’existent pas encore » Allen Ginsberg, Kaddish
Debout les seins nus à la proue de nos révoltes
Elle y croit encore
La muse écarlate
Elle imagine la chute
La fin des souffrances endurées
Et les milliers de corps noyés
Remontant sur la rive
S’étirant dans un grand soupir
Comme si le monde les avait endormis
Juste un instant
Endormis
Mais pas morts
Seuls les gouvernements peuvent mourir
Pas les hommes qui rêvent de les renverser
Qui imaginent après l’amour
La possibilité d’un autre univers
Qui bercerait les rêves d’enfant
Pour que jamais ils ne cessent d’y croire
Il est trop dur le bruit du rêve brisé
Sur la table d’un monde peuplé de monstres
Assoiffés de puissance et de gloire
Il est trop dur
Mon enfant parvenu adulte
Surtout va et poursuit tes rêves
Comme s’ils ne devaient jamais s’arrêter
Qu’ils se fassent chant
Qu’ils s’insinuent dans des bras de Voie lactée
Qu’ils te portent jusqu’au firmament
D’un temps qui aurait un avenir
Non seulement un devenir fade et borné
Mon enfant parvenu adulte
Peut-être seras-tu celui
Qui apprivoisera mes propres rêves
Pour en faire une gigantesque musique
Penchée sur le berceau de notre humanité
Je ne voudrais pas m’éteindre sans avoir entendu
Ce chant qui coule dans tes veines
Montant depuis le flot de nos révoltes
Avec la beauté guidant tes pas
Comme elle n’a jamais cessé
De guider les miens
Les gouvernements sont périssables
La vie qui nous guide
Elle
Jamais ne saurait plier sous le joug
Elle s’arrête
Fière
Silencieuse
Le sein nu
Le regard paisible posé
Sur toutes le violences
*
« Afin de faire remettre à jour mes contacts et de ne pas encombrer pour rien vos boîtes mails, merci de me signaler par simple retour de ce mail, si vous ne souhaitez plus recevoir mes infos et les infos de l'association (revue) Nouveaux Délits qui forment un tout, que l'été vous soit comme vous souhaitez qu'il soit » Cathy Garcia Canalès
Alors je m’en vais faire tout faux
Ce n’est pas un silence de refus
Que je m’en vais rompre
Mais celui d’une complicité
Qui se niche hors les mots
Lire
Parcourir
Rêver
Savoir que quelque part
Les mots trouvent une issue
Entre des pages
Quand on ne sait comment
Faire usage du flot
Qui chaque jour se déverse
Sur une toile sans âme
Il est bon de savoir que
Quelque part
Quelqu’un sait aller
Jusqu’au bout de ses rêves
Xavier Lainé
23 juillet 2023
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